Les Collégiades, cette fascinante compétition dans l’ombre du CRIT

Loin de l’atmosphère survoltée du CRIT et de son climat propice à toutes sortes de dérives, les Collégiades ont forgé leur succès dans une ambiance à la fois festive et bon enfant. Aussi bien terrain de rencontres inter-campus que d’odyssées sportives et artistiques éléphantesques, la nouvelle compétition hype de l’IEP parisien réserve chaque année son lot de belles histoires et d’anecdotes croustillantes. A l’aube de l’édition 2012, qui se tiendra du 18 au 22 mai à Dijon, La Peniche vous embarque dans les coulisses de l’évènement et vous fait vivre de l’intérieur les Collégiades.

Affiche officielle des Collégiades 2012

Évènement phare

Depuis 2003, elles réunissent à la fin du mois de mai les étudiants des antennes délocalisées de Sciences Po Paris. Aujourd´hui, les Collégiades symbolisent l’apothéose de l’année universitaire. Evènement phare où, au zénith de leur forme, en transe, sportifs et artistes communient avec un public enchanté, conquis par les efforts surhumains de ses héros d’un jour (Cérémonie d’ouverture des Collegiades 2011, http://vimeo.com/24417960). Jadis connue sous l’appellation de « Mini-Crit », la compétition surfe en 2010 sur la vague « Collège Universitaire » et saute sur l’occasion pour s’émanciper du joug d’un grand frère devenu encombrant. Un bouleversement parmi tant d’autres, puisque la courte vie des Collégiades est à des années lumière de celle d’un long fleuve tranquille.

Des premiers pas loin des projecteurs

A sa naissance, il y a presque une décennie, nul n’aurait parié un kopeck sur le futur succès phénoménal de l’évènement, auteur d’une ascension fulgurante. Jusqu’en 2007, le sport (football, rugby, basket, volley, triathlon) se taille la part du lion et les pom-pom girls se déhanchent sur des rythmes endiablés, tandis que la lutte pour remporter le prix de l’ambiance donne souvent lieu en tribune à des combats d’anthologie. Il faut attendre l’édition 2008, clin d’œil du destin déjà en terres dijonnaises, pour voir le coté artistique (photo, danse, théâtre, musique, courts métrages) émerger. Si les campus de Poitiers et Nancy enquillent paisiblement les trophées, ceux de Menton, Dijon et du Havre sont à la peine et vivent une sorte de chemin de croix (surtout sportivement) durant de longues années. Malgré leurs récurrentes éliminations précoces, ils n’en démordent pas et remettent au gout du jour les célèbres propos de Pierre de Coubertin : « L’important, c’est de participer. » Alors qu’on l’imaginait éternelle, la domination nancéo-poitevine touche à sa fin en 2010. En effet, grâce à la cristallisation de l’atout « tradition », au travail acharné des organisateurs successifs et à la conquête de sponsors d’envergure, la compétition a progressivement pris une autre dimension et attiré dans son escarcelle…Le grand frère parisien.

Pom-Pom Poitiers

Tensions et défiances avec Paris

L’arrivée des parisiens, une décision loin de faire l’unanimité. En 2010, sur la Place Stanislas de Nancy, quelques trublions éméchés vêtus de jaune et noir (les couleurs du campus de Paris) tentent de « mettre l’ambiance à leur sauce », roulant des mécaniques. Ils se heurtent alors à une démonstration de force des supporters nancéens arborant, l’air défiant, une célèbre banderole qui restera gravé dans les mémoires : « Stanislas t’éclate la face ». S’ils viennent en comité restreint, les compétiteurs du 27 rue Saint-Guillaume raflent (presque) tout sur leur passage. Pour Poitiers plus que Nancy, le débarquement parisien coïncide avec le début d’une longue période de disette, au grand dam d’Olivier Dabène, l’ex-directeur du campus poitevin.

Fan parisien

Duels d’anthologie

Triples tenants du titre en football masculin, l’épreuve reine des Collégiades, les « Espartanos » (surnom de l’équipe de Poitiers) se qualifient à nouveau pour la finale. Favori des bookmakers, ils doivent pourtant rendre les armes devant la qualité technique inouïe des parisiens, pétris de talent et dotés d’une rigueur tactique à toute épreuve. Les « No pasaran » vociférés par les supporters du campus euro-latino-américain, tout de rose vêtus (ce qui leur a notamment valu de subir quelques brimades sur le réseau social Facebook), et autres soutiens mentonnais venus des gradins n’auront pas été suffisant pour perforer la muraille adverse. Un an plus tard, à Poitiers, les deux équipes se retrouvent en phase de poule, avec une nouvelle victoire parisienne à la clé. La bataille province Vs capitale, véritable finale avant l’heure, atteint des sommets en termes d’intensité. A tel point qu’une bagarre générale éclate lors de la seconde période et l’un des superviseurs menace de faire appel aux forces de l’ordre, image surréaliste qui perdurera comme l’un des moments forts de l’édition 2011. Édition qui aura vu le début dans la compétition du satellite rémois, dont les premiers pas furent loin d’êtres fracassant, puisqu’il partagea avec Le Havre la traditionnelle « cuillère de bois » (prix virtuel décerné au participant ayant comptabilisé le plus petit nombre de points). Autre point commun entre ces deux campus, la réputation acquise par leurs mascottes respectives (le dragon chinois Mushu pour les Havrais, et un castor du Montana pour Reims), plutôt enclines à amuser la galerie.

Supporters de Nancy

Dijon 2012, le changement c’est maintenant

Étant donné que le changement était prévu pour 2012, c’est logiquement au pôle organisation de « Dijon 2012 » que revient la palme du plus « originale». Il convient de souligner que l’équipe en charge de la logistique travaille d’arrache pied depuis octobre 2011 pour faire de l’évènement un « grandissime moment de partage inter-campus ». Il pourra compter sur un « sponsoring » de haut vol : Conseil Régional de Bourgogne, Conseil Général de Côte d’Or, la banque BNP Paribas ou encore la marque de « merchandising sportif » Inter Sport. Par ailleurs, deux novices en la matière ont été conviés aux festivités : la surprenante « team administration » et le programme « Europe-Afrique ». Sur le pied de guerre, Thomas Laval (Coordinateur général), Marie Papadopoulos (Responsable Pôle Sports), Morgane Carré (Responsable Pôle Arts), Geoffroy Berson (chargé de comm’), Julia Dedo (Pôle logistique) et Solenn Briand (Pôle Budget), s’apprêtent à voir débarquer ce vendredi 18 mai une horde d’étudiants surmotivés (plus de 900 selon les dernières estimations, voir graphique ci-dessous).

Graphique participation Dijon.jpg

Des étudiants faisant évidemment la part belle au caractère « international » des campus délocalisés. En atteste la quantité de drapeaux étrangers flottant dans les tribunes (pêle-mêle Uruguay, Brésil, Algérie, Serbie, Allemagne, Espagne, Chine, Inde, Japon, Argentine, Hongrie, etc…). Ces clichés, pris lors d’éditions précédentes par des grands photographes en devenir, témoignent de la multiplicité des nationalités représentées.

Supporters de Poitiers

Ouverture des hostilités

Chantres de l’originalité, les « magiciens » dijonnais ont sorti de leur chapeau plusieurs autres nouveautés. Parmi elles, l’ouverture au public du volet artistique de l’évènement, puisque l’exposition sera intégrée au Printemps de l’Europe se tenant à Dijon. Cette année, les artistes devront apprivoiser le thème commun des Lumières. Au niveau sportif, le badminton, nouvelle attraction, tentera de se faire une place au soleil entre les mastodontes football et rugby. Comme à l’accoutumée, le tirage au sort des poules a servi de répétition générale pour « bomber le torse » en termes de décibels, les étudiants s’époumonant pour faire entendre leur cris d’encouragements lors d’une visioconférence décidemment pas comme les autres. En atteste la photo ci-dessous, où de supporters mentonnais en fusion laissent éclater leur joie. Joyeux drilles, les fanas armés de tambours, de quel campus qu’ils soient, se retrouveront ce 18 mai à 13 heures pour la cérémonie d’ouverture, à laquelle assisteront Laurent Grandguillaume (Adjoint au maire de Dijon), Francois-Xavier Dugourd (1er Vice-président du Conseil Général de Côte-d’Or), Lukas Macek (Directeur de Sciences Po- campus de Dijon) et Hervé Crès (Administrateur provisoire de Sciences Po Paris). Ensuite, plus de sept heures durant, les artistes des différentes délégations chercheront à émerveiller un public toujours friand de magie artistique. Le samedi à l’aube (8h), les sportifs entreront en piste et débuteront les hostilités pied au plancher, même si certains risquent de ressentir les effets du Barathon prévu le vendredi soir…A n’en pas douter, la compétition partira sur les chapeaux de roue !

Tirage au sort Stress des dijonnais

Pour suivre l’évènement, outre le site de La Peniche, vous pouvez surfer sur le site officiel et sur Twitter (résultats, photos et vidéos) ici et ici.

5 Comments

  • Clemdu27

    Le minicrit à Dijon était vraiment désastreux … Quelle honte ! Le campus de Dijon n’a vraiment pas assuré …

    Une parisienne

  • Maurice

    Didier, si tu n’apprécies l’idée de « bagarre générale », on pourrait dire qu’un « petit incident a émaillé la rencontre ». J’étais présent à ce moment là, certains poitevins ont été projetés à terre et un superviseur a effectivement menacé de faire appel aux forces de l’ordre. Il ne s’agit pas d’un « potin » extra-sportif aux relents d’élucubration, mais d’un histoire vraie. Par ailleurs, si tu lis attentivement le début du papier, tu verras que je parle d’odyssées sportives éléphantesques (ce que tu appelles des « moments sportifs épiques »). Quels autres supposés potins, que tu qualifies ouvertement de « nazes », crois-tu déceler dans l’article?

  • didier

    bataille générale ? d’où ?
    c’est dommage, cet article naze lache des potins bidons et non-sportifs alors que les minicrits ont toujours été le théatre de moments sportifs épiques

  • Nancy

    Le « Stanislas t’éclate la face » n’était pas du tout une attaque contre les parisiens!! C’était juste pour montrer que Nancy était dans la place, rien d’autre. Pas besoin de polémiquer….

  • Beaver

    « (le dragon chinois Mushu pour les Havrais, et un Grizzly du Montana pour Reims) »
    La mascotte de Reims est un castor pas un Grizzly.