La réforme des langues en clair

ROL0914_1.jpgQuand on se penche – ou plutôt quand on essaye de se pencher – sur la réforme des langues, il y a une première chose qui frappe : le fossé énorme entre l’enjeu de cette réforme et son opacité quasi-soviétique. Depuis la rentrée, le 9 rue de la chaise et le département des langues ont subi un véritable tremblement de terre remodelant considérablement les objectifs et les moyens de l’apprentissage des langues étrangères. Tremblement de terre presque imperceptible quelques centaines de mètres plus loin rue St Guillaume où les étudiants, si ils connaissent le projet, sont généralement bien incapables d’en décrire les modalités et les objectifs.

C’est pour réduire cette distorsion entre l’importance de la réforme et la faiblesse d’informations que la Péniche est allée toquer au bureau d’Hervé Crès, a fureté au département des langues et a rencontré la directrice des masters Marketing et Gestion des ressources humaines, Suribey Chamorro Plaza.

Notre première motivation était de saisir ce que changeait concrètement la réforme pour les étudiants. Tenons en nous aux faits : l’anglais est largement privilégié, il n’est pas possible d’étudier une LV2 avec un niveau d’anglais inférieur à 3 et il suffit d’une petite quinzaine de seconde pour se désinscrire de sa LV2. L’angle d’attaque pédagogique est largement remanié avec le primat de l’outil numérique sur les cours présentiels avec la mise à disposition du Reflex Business English. Cette plateforme interactive, que jalouse Hervé Crès : « J’aurais aimé être étudiant dans votre promo ! », propose maintenant un support en ligne efficace et performant à tel point que les étudiants peuvent aisément choisir entre un enseignement avec ou sans cours présentiel. Les cours sont recentrés sur un socle linguistique indispensable, les cours de civilisations laissent maintenant leurs places à des cours de grammaire et de vocabulaire. Autre changement majeur, l’absence de notation : l’étudiant doit maintenant s’auto évaluer online avec comme unique contrainte de valider un niveau C1 au bout des 5 ans d’études.

Qui de mieux que l’instigateur du projet pouvait nous en expliquer la finalité et la philosophie ? Hervé Crès n’a eu de cesse de nous le marteler : « L’anglais ne doit plus être considéré comme une langue étrangère ! ». Il souligne abondamment le caractère incontournable de l’anglais dans le monde professionnel mais également dans un monde universitaire qui s’internationalise. Ce n’est que la suite logique des réformes mises en place depuis 10 ans, sous l’ère Descoings cherchant à ouvrir Sciences Po sur le monde : les 42% d’étudiants étrangers présents à Sciences Po en sont la preuve la plus flagrante.

En l’état, le niveau d’anglais des Sciences pistes n’est pas mauvais : le directeur adjoint nous confie que 85% des étudiants sont au niveau C1 en fin d’études, ainsi seule une faible partie des étudiants est véritablement mise en danger par la réforme. L’administration semble vouer une confiance absolue au logiciel RBE qui « a déjà fait ses preuves dans d’autres établissements ».

On peut légitimement se demander si une telle réforme et l’absence de notes n’est pas un véritable pousse-au-crime pour abandonner le travail en Anglais, Crès nous rétorque que c’est justement une « véritable responsabilisation de l’étudiant ». L’absence de note est une chose mais chaque étudiant aussi glandeur soit il sait que pour découvrir les fastes d’un campus outre-Atlantique il ne peut éviter l’IELTS qui agit dès lors comme un « garde fou ».

L’idée est d’ancrer de plus en plus fortement l’anglais dans les enseignements et ce dès la première année, l’administration désire en effet que l’enseignement de macro-économie en 1A se fasse en anglais.

Hervé Crès défend corps et âme son projet qui semble, comme nous venons de l’exposer, en prise avec les enjeux actuels. Mais avons-nous affaire à un simple brio oratoire tout droit venu des terres reculées de Jouy-en-Josas ou ce projet fait il consensus ?

Au contact des professeurs d’anglais, la réforme prend subitement un autre visage. En réalité, c’est le scepticisme qui domine, le corps enseignant se réfugiant derrière « un manque de recul et de feedback » pour ne pas répondre à nos questions. En insistant, on comprend vite que s’ils ne sont pas fondamentalement opposés à un pareil virage dans la manière d’exercer leur métier le doute subsiste quant à l’efficacité pédagogique d’une telle réforme. A l’instar des étudiants, les professeurs regrettent la sous information chronique et semblent presque désarmés sur la manière de concilier le cours en classe et le cours numérique. Un professeur permanent d’anglais – désirant rester anonyme- nous rappelle que le corps enseignant s’est livré, en juin dernier, à un vrai bras de fer avec la direction pour garder les 2h d’anglais en classe et non pas 1h comme le prévoyait la réforme. Ce dialogue tumultueux et animé par de nombreux coups de gueules des cadres du département des langues aboutit néanmoins, comme nous le rappelle M. Crès, à une ratification de la réforme à l’unanimité par le conseil paritaire composé entre autre par deux représentants des syndicats enseignants. Une unanimité qui trouve résonnance d’autant plus intéressante après la lecture de l’article de Mediapart (à lire ici).

L’accouchement et la mise en place difficile de cette réforme est largement imputable au manque de communication dont Hervé Crès tient à « assumer l’entière responsabilité ». Toutefois, force est de constater qu’elle donne une place particulière aux langues dans le projet éducatif de Sciences Po, qu’elle recentre l’apprentissage sur ce qui fait défaut à l’enseignement français : une assise linguistique solide recentrée sur la grammaire et le vocabulaire.

D’aucun pourrait penser – et ce fut notre cas- qu’elle fait la part belle à l’apprentissage de l’anglais aux détriments d’autres langues et que les pays anglo-saxons sont une nouvelle fois largement privilégiés. En réalité, la direction de l’établissement semble voir plus loin que cela : Suribey Chamorro Plaza nous assure que dans « l’esprit de Richard et Hervé » l’anglais est également une porte ouverte vers des universités et des étudiants se trouvant autre part que sur la côte est. En effet, la Chine et l’Inde sont à terme destinées à fournir des partenariats intéressants dont Sciences Po saisit complètement la mesure. On ne peut que se réjouir que ‘réformes des langues’ ne rime pas avec Ivy League.

Pari ambitieux, la réforme des langues demeure une usine à gaz où personne, et en premier lieu les étudiants, ne sait vraiment comment se positionner pour en profiter pleinement. On peut désormais légitimement espérer que ce vaste projet ne reste pas un vaste chantier.

Par Clément Caillol et Basile Michardière.

Illustration: charmandising.

10 Comments

  • collectifreformonsmalin

    Nous voudrions annoncer à tous que des professeurs de Langues, à la veille des congés de Noel, ont vu leurs conférences de 2ème semestre purement et simplement ANNULES, par simple mail provenant du Secrétariat des Langues. Quand on sait que certains étudiants n’ont pas pu trouver un cours d’anglais de niveau B2, il est… aisé de comprendre que la précarité de VOS cours et de NOS emplois reste toujours d’actualité.

  • collectifreformonsmalin

    Nous voudrions annoncer à tous que des professeurs de Langues, à la veille des congés de Noel, ont vu leurs conférences de 2ème semestre purement et simplement ANNULES, par simple mail provenant du Secrétariat des Langues. Quand on sait que certains étudiants n’ont pas pu trouver un cours d’anglais de niveau B2, il est… aisé de comprendre que la précarité de VOS cours et de NOS emplois reste toujours d’actualité.

  • Auxence

    Je ne sais plus qui a écrit ça, mais la bi-classe n’était pas synonyme d’absence de LV2 : j’avais bien 6h de langues l’an passé, bi-classe d’anglais donc 4h et une conf d’allemand, ma LV1 au lycée (donc niveau 4). Il fallait juste être niveau 4 soit en anglais, soit dans sa LV2 pour avoir accès à une LV2.

    Je pense comme Trésor que l’efficacité de la réforme si elle était l’objet d’une étude, serait évaluée comme étant très très faible. Les étudiants font moins d’anglais, c’est une certitude : moins d’heures de présentiel, voire PLUS de présentiel, travail en ligne quasi inexistant (expérience personnelle et confrontation à celle des autres étudiants) et le tutorat ? j’en ai pas vu la couleur. On a annoncé du tutorat sans dire de quoi il s’agissait, résultat : j’ai un maitre de conf en anglais une fois par semaine mais aucun tuteur.
    Soyons honnête, une des principales motivations de la réforme est de réaliser des économies budgétaires en limitant le nombre d’heures dispensées.

    Je ne suis pas d’accord avec Moa sur les contradictions évoquées : on peut critiquer l »infantilisation des étudiants mais estimer que le prof d’anglais est plus apte à évaluer le niveau de l’étudiant qui ne connait pas en 1A par exemple son niveau par rapport à l’échelle sces po.

    Autre chose : l’obligation de l’anglais me semble une nécessité : quelle que soit la liberté que l’on invoque, l’anglais est trop important (est-ce bien ou non, c’est un autre débat) aujourd’hui pour permettre à des étudiants, qui au motif qu’ils iront en Amérique du sud en 3A et n’aiment pas cette langue, de ne pas en faire.

    A titre de comparaison : les étudiants de l’IEP de Strasbourg étudient de 2 à 4 langues. Une étudiante avec qui j’ai discuté étudie l’anglais, l’espagnol, ainsi que le japonais et elle a commencé le russe. On est très très loin de la norme Sces Po. D’autant plus que nous avons bien plus de temps libre que ces étudiants à l’IEP qui ont plus de 26h de cours par semaine (on est presque à 10 de moins…)

  • Trésor

    Chacun ses goûts, j’ai entendu BEAUCOUP plus de personnes me disant du bien de feu les confs à thèmes que le contraire….

    Pour ce qui est du débat entre l’autonomisation etc etc… j’ai envie de dire : quels sont les échos de la masse des étudiants (oui, moi pas élève)? L’écho principal est « Oui bah c’est pire qu’avant. », à croire que l’obligation d’assiduité ne les embêtait pas tant que ça… vieil argument resservi pour justifier la réforme en gros.

    « actif dans son apprentissage » c’est tout sauf ce qui est entrain de se passer, je commande un sondage à l’administration sur le nombre de fois où les étudiants de C1 sont allés à ce jour plus d’une fois sur la page web concernée pour l’anglais. C’est un bide complet, d’où les emails de Richard Collins pour nous en rappeler l’existence encore récemment. Donc « faire progresser les étudiants » faudra repasser. La seule source de progrès en langue dans cette école est la 3A.

    Pour ce qui est du collectif, lol en effet, ils devraient sortir de l’ombre pour que des étudiants les rejoignent!

  • Moa

    Oulala.
    Attendez les enfants, il y a des trucs de ouf dans ce que je lis !

    Le but d’une réforme, c’est de faire progresser les étudiants, on est bien d’accord ? Alors le meilleur moyen de les faire progresser, c’est de les fliquer, de contrôler leur présence, de les noter de manière punitive ? Au contraire ! C’est en donnant une pleine autonomie à l’étudiant qu’il devient alors actif dans son apprentissage.

    Il y a plusieurs défauts dans cette réforme : l’impossibilité d’avoir plus de deux heures en présentiel par semaine, (Attention, le nom bi-classes renvoyait à l’impossibilité de choisir une LV2 ! Ne défendons pas les bi-classes mais bien l’augmentation du temps de cours en présentiel !) le fait que tous les étudiants ne peuvent pas avoir accès à une deuxième langue, la certification « couperet » en fin de 5ème année, toussa. Il y avait d’ailleurs eu une pétition par un syndicat étudiant l’année dernière là-dessus.

    Mais critiquer le fait que cette réforme responsabilise l’étudiant, c’est quand même dingue ! S’il y a UN mérite dans cette réforme c’est ça. La suppression des bi-classes au profit de plus d’autonomie dans le choix de la LV2, le développement du tutorat, des outils en ligne (imparfaits, mais quand même utiles !), le développement de la place de chacun dans sa formation par le choix du niveau : ça c’est fantastique ! On refuse l’infantilisation des étudiants, comme Sciences Po a trop souvent tendance à le faire (d’ailleurs, vous avez remarqué qu’on nous appelle « élèves », comme au collège, et non « étudiants » ? Symptomatique !).

    Et là il y a quand même une p***** de contradiction dans les 10 principes des profs de langue, je cite :
    « 3 ) On ne saurait accepter une surveillance de l’activité de formation en ligne des étudiants. C’est un principe de totale infantilisation des étudiants. »
    « 7 ) Les profs de langues de Sciences Po ont toujours eu la responsabilité de notes et des changements de niveaux des étudiants et sont donc habilités à le faire. Ce sont après tout les mêmes qui corrigent les concours!!
    8 ) Les cours d’anglais doivent être obligatoires jusqu’au niveau C1 et fortement recommandés au-delà, pour que les étudiants puissent maintenir leur niveau. »

    Ca vous paraît pas étrange que l’on puisse défendre l’autonomie de l’étudiant dans sa formation, et pas dans son évolution ? Sans parler du fait qu’on OBLIGE les étudiants à faire de l’anglais… Le choix de la formation, c’est pas le premier principe du refus de « l’infantilisation » de l’étudiant ? Et entre évaluer un cours et un concours, il y a quand même une légère différence, non ? (et oui, c’est « con »).

    Autre sérieux point de désaccord avec le prof de langue qui a parlé au dessus, c’est sur les confs à thème : ça c’est vraiment naze !

    Avant la réforme, il y avait trois types de cours dispensés en langue étrangère.

    1) Les cours de langue, où on apprend vraiment notre LV, et où le but est de progresser en langue.

    2) Les cours en langue, où on apprend une matière, tout en pratiquant la LV. Ce type de cours tend à se développer, pas assez vite, mais c’est un très bon moyen d’avoir autre chose que des analyses triviales et de faire de l’anglais, ou autre. Ca c’est vachement chouette et il faut les encourager, avec pourquoi pas avec des native, ou des profs qui ont autre chose qu’on accent franchouillard, ça serait vraiment bien. Mais en soi, le principe est cool !

    3) les confs à thème. Dispensées par un prof d’anglais (qui est donc « spécialiste » de l’anglais, point.), elles portent sur James Bond, l’écologie, Barack Obama ou les problèmes entre générations. On n’apprend pas une matière en tant que telle, et on progresse moins en langue que le cours d’anglais : normal, le but c’est d’apprendre le « thème ». Super.

    Et là ça me choque que notre pote prof d’anglais ci-dessus défende ça. Oui c’est un intermédiaire foireux, qui permet surtout de perdre du temps. Non on ne progresse pas autant en anglais que dans un cours d’anglais (ça paraît pourtant logique, non ?!). Non on n’apprend pas grand chose sur le « thème », souvent loin d’être kiffant. C’est quoi le but de l’apprentissage d’anglais ? Ce serait pas par hasard de progresser ?
    Le prof d’anglais du commentaire (habilement appelé « collectif » : je demande à voir) ne défendrait-il pas sa pomme ses cours à thème et son poste, plutôt que les étudiants ?

    Outre le fait qu’il n’y ait rien de concret dans les 2 premiers articles de son commentaire (à part si c’est une introduction à la défense des confs à thème -auquel cas c’est très logique, et il martèle du coup 4 fois le même argument (on parlait d’infantilisation ?)- je pense que le dernier article (d’ailleurs lisez-le en anglais et en français, juste pour voi : c’est drôle) peut nous renvoyer sur la piste du « je défend ma gueule ». Même si sur le fond l’article 10 est pas con, loin de là, associé aux autres articles c’est moche.

    Le prof est dans son rôle, pour « maximiser son utilité blablabullshit… », mais ça arrive que les intérêts d’un prof entre en contradiction avec ceux des étudiants. J’ai bien l’impression qu’on est dans ce cas de figure…

    Défendons l’autonomie de l’étudiants, merde !

    Le but c’est que chacun puisse PRO-GRE-SER, à son rythme, sans que le prof ou l’administration ne le flique. C’est ça la responsabilisation, le fait d’être actif dans son enseignement.
    Oui il faut que l’on développe l’accès au présentiel, les cours en langue, et les outils mis à disposition, mais ne nous trompons pas de combat svp : les confs à thème et l’obligation d’assiduité, ça pue !

    Désolé, c’est long, j’espère que c’est clair, mais il me semble important de répondre à ce pseudo « collectif » qui se la joue pourtant très perso je trouve… Moa je m’assume comme un, mais j’espère que je défend les étudiants, leur autonomie, et le libre apprentissage de chacun des langues étrangères à l’IEP.

  • Collectif Profs d'anglais

    Appel à soutenir la proposition des enseignants d’Anglais pour une vraie réforme de l’enseignement de l’anglais à Sciences Po 
Il est indéniable que toute réforme raisonnable connaît des difficultés lorsqu’elle est mise en place. La réforme de l’anglais actuellement engagée et qui est en période d’essai cette année, connaît tant de problèmes et suscite tellement de frustrations, que les professeurs d’Anglais ont souhaité réaffirmer les principes qui leur tiennent à coeur, pour que cette réforme soit efficace.

 Nous vous proposons ainsi les dix principes indispensables qui selon nous doivent guider cette réforme :


    1 ) La spécificité de Sciences Po doit être préservée. Il est inconcevable de transformer Sciences Po en une quelconque « Business School ». Si nos étudiants avaient voulu faire une école commerciale, ils en auraient choisi une. Mieux qu’un quelconque site web « froidement » grammatical, on peut inclure dans nos programmes l’étude de la culture du lieu du travail, ou « business culture ».
    2 ) Sciences Po ne peut être compétitive par rapport à la concurrence internationale des institutions d’enseignement supérieur si elle abandonne sa spécificité en essayant de ressembler aux écoles les mieux notées et si elle supprime ses dispositifs d’excellence en langues qui constituaient un de ses fleurons.


    3 ) On ne saurait accepter une surveillance de l’activité de formation en ligne des étudiants. C’est un principe de totale infantilisation des étudiants.
    4 ) Il faut affirmer l’évidence que les « conférences à thèmes » du département des langues sont des cours de langue puisqu’elles sont enseignées par des professeurs de langue qui savent utiliser les contenus pour améliorer les compétences linguistiques.
    5 ) Les conférences à thème qui ont été supprimées doivent être rétablies et leur nombre doit augmenter pour offrir plus de choix aux étudiants. Il n’y a pas de compétence linguistique sans une bonne compréhension de la culture et de la société des pays dont on étudie la langue.
    6 ) Les bi-classes qui permettent une progression rapide en anglais doivent être réintroduites et les étudiants qui veulent parallèlement prendre un cours dans une autre langue doivent être encouragés.
    7 ) Les profs de langues de Sciences Po ont toujours eu la responsabilité de notes et des changements de niveaux des étudiants et sont donc habilités à le faire. Ce sont après tout les mêmes qui corrigent les concours!!
    8 ) Les cours d’anglais doivent être obligatoires jusqu’au niveau C1 et fortement recommandés au-delà, pour que les étudiants puissent maintenir leur niveau.
    9) L’examen final du diplôme doit prendre en compte les capacités intellectuelles des étudiants d’une école telle que Sciences Po. Les tests TOEIC, TOEFL ou IELTS ne permettent pas d’évaluer les compétences en expression orale et écrite, compétences indispensables pour leur vie professionnelle.
    10 ) Si lors d’un semestre certains profs ont de mauvaises évaluations émanant de leurs étudiants, le cours ne doit pas être supprimé d’office, mais des négociations doivent être engagées. Un comité comprenant des professeurs de la discipline et des étudiants pourrait être créé.

    Call to support a real reform of English teaching at Sciences Po
 It is always difficult to reform institutions, and the reform that is being tested at the moment has proven particularly arduous. This reform in particular has encountered much opposition, confusion and controversy, therefore, we feel it is time for those who are directly concerned (the English teachers) to be involved in the development of a reform that will really improve English teaching at Sciences Po.

 Please look at these principles (our chief concern is to reach those who tend to forget the importance of human contact in education and those who tend to lose sight of the importance of holding onto a school’s specificity) and give us your feedback. 


    Ten principles:

    1) The specificity, of Sciences Po should be preserved (it must not be transformed into a business school). If the students had wanted a “strictly” business school they would have chosen to attend one. Place can be given to workplace and business CULTURE.

    2) Science Po will never progress in the international competition by trying to imitate others, especially by abandoning cornerstones of language teaching, such as face-to-face language classes which allow students to progress in a real human environment.

    3) There should be no big-brother surveillance of studying on line, which to our minds is a violation of privacy and an affront to our students.

    4) The theme-based classes should be considered as real language classes as they are taught by qualified English teachers who can exploit content to improve form.

    5) These theme classes must be brought back and expanded to reflect the demands of a vast majority of our students.

    6) Bi-classes should be brought back as they have proven effective in allowing students to progress quickly (students in bi-class should also be allowed to take classes in another language).

    7) The responsibility of grading students and determining levels has always been and should continue to be the domain of the individual teachers who are closest to their students and best understand their needs and qualifications.

    8) English classes should be mandatory up to high intermediate, level C2, (and even at that level highly recommended as one of the key notions of foreign language pedagogy is continual practice).

    9) Any final exit exam should reflect the high intellectual demands of a school of Science Po’s category. Therefore exams such as TOEIC/TOEFI/IELTS can only be considered as one aspect of a student’s language profile.

    10) Student evaluations should only make up a part of how a teacher is judged by the administration along with peer evaluation by an elected committee and regular feedback from the language department. 


  • Trésor

    Cette réforme est un bide retentissant. La partie en ligne est d’une nullité… indescriptible. Personne ne sait de quoi il en retourne. Personne n’a d’ailleurs entendu la même version de la réforme. Le corps professoral inclus. Waterloo linguistique.

    A Sciences Po, on préfère claquer le budget comm’ pour lancer le nouvel ENTG, qui entre-nous, n’a rien de bien fou et ne nécessitait sûrement pas tout ce tralala. Par contre, pour communiquer de façon acceptable sur une réforme capitale, là, il n’y a plus personne. Ou peut-être qu’il n’y avait pas le budget nécessaire? Oui parce que pour pavoiser avec nos supers outils multimédia (ou sur l’achat d’un énième relais et chateau à Reims ou rue des Saint Pères), tout le monde est sur le pont, par contre, quand on diminue le nombre de séances à 11 pour les langues (sauf erreur de ma part) et qu’on vide la matière de sa substance (le but à terme n’est-il pas de voir toujours plus de C1 renoncer à prendre ce cours du fait de son inutilité?), pardonnez-moi de penser que tout ceci n’est qu’histoire de sous.

    Et on s’abrite derrière un paravent géant « Oui mais on fait la réforme à partir du sondage qui a été réalisé auprès des étudiants. » Foutaises, on nous apprend à lire les sondages dans le sens qu’on veut dans cette école, on fait donc confiance à la direction pour savoir en faire autant.

    Je plains Monsieur Collins, son secrétariat et les professeurs qui sont en première ligne concernant cette réforme soi-disant à vertu pédagogique. Ce sont eux qui essuient les platres, tandis que d’autres sont déjà la tête ailleurs. Rendez-vous dans quelques années pour faire le bilan. Pronostic personnel : grosse mascarade que toute cette réforme. Sciences Po n’a jamais eu un enseignement linguistique de haute qualité et sûrement pas à cause du corps professoral. Tout est une question de priorité. On ne peut pas racheter (ou louer) tout le 7eme à prix d’or et garantir l’excellence linguistique -qui a un certain coût. Une question de choix.

  • Marion B, 1A

    La macro eco en anglais en 1A?! une folie!! quand je vois comment les élèves de 1A galèrent en micro éco!
    par contre il est judicieux d’instaurer des cours en anglais dès la première année, je pencherais plutôt pour l’histoire (déjà présent dans certains lycée en classe européenne, chose que j’ai pu expérimenter et apprécier!!) ou l’IP.
    En effet, j’ai l’impression que je suis partie pour régresser en langue vivante cette année, en terminale j’avais 5h d’anglais par semaine grâce à mes options, aujourd’hui je ne suis plus qu’à 2h, et mon professeur exige si peu de nous!
    J’ai bien testé les exercices en ligne : soit trop faciles, soit si mal fichus (les réponses sont déjà données dans certains, ou bien parmis les choix de réponse il n’y a qu’un choix possible!)
    et si peu facile à utiliser, des liens dans tous les sens…
    Ce n’est pas pour autant que je ne crois pas aux e-enseignements!
    Je me demande s’il existe des sites web pour apprendre l’anglais aussi efficaces que celui de RFI qui propose des exercices de francais?! Il serait interessant en tout cas de s’en inspirer !
    Pour l’instant je compte plutôt faire mon stage de fin de 1A en Angleterre, et j’essaye de me motiver de temps en temps avec mon dico…!

  • Pierre

    Il faut souligner que Reflex Business English présente des incompatibilités avec certains navigateurs, avec plusieurs systèmes d’exploitation (Mac et Linux).
    Les élèves sont donc discriminés s’ils ont choisi autre chose que le sacro-saint Windows/Internet Explorer/Flash.

    Si vous êtes impactés par ces problèmes, envoyez un mail à pierre.slamich@gmail.com. Cela nous permettra de donner des chiffres afin de renforcer le travail que mène Libertés Numériques sur ce sujet auprès de SciencesPo.