Jean-François Kahn à Sciences Po pour imaginer un « monde de l’après-crise »

C’est avec un certain enthousiasme – avec du plaisir, même – que je suis allé écouter Jean-François Kahn jeudi dernier. JFK, comme il est surnommé (ironiquement?), a un goût prononcé pour le changement. Il n’a pas manqué de le dire lors du débat organisé par le MoDem Sciences Po autour du thème « le monde de l’après-crise ».

Malgré un auditoire plus que clairsemé – une trentaine de personnes au plus – M. Kahn a fait preuve de beaucoup d’allant dans sa présentation. Comment, en effet, n’être pas passionné par la tâche qui nous incombe, à savoir inventer une « alternative totale » à la société telle que nous la connaissons aujourd’hui?

Ce qu’il y a de fascinant avec des personnes de l’acabit de Kahn, c’est qu’elles sont capables de penser le monde dialectiquement. Que mes lecteurs m’excusent si je chausse un instant des lunettes d’apologète, mais il me semble qu’il y a du bon à retirer de ce qui a été dit en amphi Caquot. D’une part, JFK a une a une approche singulière de l’Histoire, surtout pour un français. Selon lui, les ruptures n’existent que dans les représentations que l’on se fait du passé ; en réalité, les faits se caractériseraient par une grande continuité, ils se reconstruiraient en permanence grâce à toutes les choses qui les ont précédés.

Partant de ce constat, l’alternative que Kahn propose – alternative légitime, s’il en faut, en ces temps de profonde remise en cause du système occidental – est un pot-pourri de « ce qu’il y a de meilleur dans le socialisme et le libéralisme » ainsi que d’idées-force complètement nouvelles et restant, il est vrai, à découvrir. Il existerait donc une évolution de l’Histoire que les hommes peuvent influencer.

Cette thèse peut surprendre en ce qu’elle dévie du progressisme ambiant, c’est-à-dire de la croyance répandue que le présent et l’avenir sont ontologiquement supérieurs au passé. Séduisante perspective que celle de pouvoir construire une société meilleure, plus solidaire et durable, sans avoir à se défaire de tout ce qui constitue l’identité politique occidentale. Les grandes idées socialiste et libérale sont, selon Kahn, miscibles ; elles doivent être cependant maîtrisées pour éviter les dérives néolibérale et communiste. Reste à savoir de quoi seront faits ces lendemains qui brillent, qui aidera à les construire et surtout, comment.

Ce sont là des questions que se posera le CRREA (centre de recherche et de réflexion pour l’élaboration d’alternatives), think-tank récemment lancé par JFK. Espérons enfin que toute cette bonne volonté ne restera pas lettre morte.

2 Comments

  • Dany le rouge

    « C’est avec un certain enthousiasme – avec du plaisir, même – que je suis allé écouter Jean-François Kahn jeudi dernier » : la première phrase ne donne vraiment pas envie d’aller plus loin… Article de piètre qualité, qui se contente d’énoncer des banalités ! Sans faire de mauvais jeux de mots, La Péniche, cette année, est en train de couler…

    Ah oui, et que dire de cette perle: « Partant de ce constat, l’alternative que Kahn propose – alternative légitime, s’il en faut, en ces temps de profonde remise en cause du système occidental – est un pot-pourri de « ce qu’il y a de meilleur dans le socialisme et le libéralisme » »: ou la politique vue par les bisounours…

  • Docteur Ska

    Effectivement mélanger « ce qu’il y a de meilleur dans le socialisme et le libéralisme », ça sonne comme une « profonde remise en question du système occidental »…

    Tout comme penser qu’il existe « une évolution de l’Histoire que les hommes peuvent influencer » représente « une approche singulière de l’Histoire, surtout pour un français »…