Interview : Gwenolé Buck, 4A, président de l’UNEF Sciences Po

Notre cycle d´interviews de responsables syndicaux à Sciences Po continue !

Nous sommes allés à la rencontre de Gwenolé Buck, 21 ans, en 4e année en Master Affaires Publiques.

Outre un impressionnant rugbyman (2m07), c´est surtout le nouveau président de l’UNEF Sciences Po.

  • LaPeniche.net : Salut Gwenolé ! Fraîchement élu Président de l´UNEF Sciences Po, pourrais-tu nous présenter ton parcours, et surtout, nous expliquer pourquoi avoir choisi un engagement syndical plutôt que politique ?

Gwenolé Buck : Franco-allemand, j´ai passé mon bac au Lycée International de Saint-Germain-en-Laye en 2003, puis j´ai intégré Sciences Po en 1A. Je suis à l´UNEF Sciences Po depuis 2004. L´engagement syndical à Sciences Po plutôt que de l´engagement politique, c´est parce que je trouve que c´est un cadre plus intéressant et plus formateur. D´une part, on est dans une organisation étudiante, qui n´est pas sclérosée par toutes les pesanteurs, parfois assez artificielles, qui existent dans un parti politique. Ensuite, c´est aussi parce que le syndicalisme étudiant apprend plus immédiatement la responsabilité : en s´engageant à l´UNEF, on doit développer soi-même un programme, de l´application duquel on est responsable devant les étudiants. Si l´on fait des promesses mirobolantes, et qu´on disparaît toute l´année pour reparaître aux élections suivantes, la sanction sera immédiate : ça apprend une certaine dose de réalisme et de responsabilité.

Finalement, à titre personnel, c´est aussi parce que j´aime avoir l´impression que mon action a des répercussions concrètes et permet concrètement, immédiatement, d´améliorer les choses. Quand on permet à un étudiant de valider sa troisième année à l´étranger, quand on permet à un étudiant étranger de rester à Paris en obtenant une exonération pour des droits de scolarité qu´il n´aurait pas pu payer, quand on permet à un étudiant salarié d´avoir des aménagements de scolarité pour pouvoir suivre ses cours alors même que sa situation sociale l´oblige à travailler, on sait pourquoi on milite. Cette responsabilité immédiate, aucune organisation politique de jeunesse ne peut l´offrir ;

  • Pour les novices, résume en quelques mots ce qu´est l´UNEF Sciences Po…

Tous les ans, l´UNEF Sciences Po, c´est plusieurs centaines d´étudiants qui veulent un IEP plus juste, plus démocratique, plus intégré dans le service public d´enseignement supérieur, qui délivre une formation de la plus grande qualité possible à un maximum d´étudiants. Ce sont aussi plusieurs dizaines de militants, que l´on peut croiser régulièrement le midi en péniche, un tract ou une pétition à la main. Mais cette partie du travail de l´UNEF n´est que la partie immergée de l´iceberg : l´UNEF Sciences Po, c´est aussi 50% des voix aux élections syndicales, 12 élus sur 22 tous conseils confondus, et une présence sans faille à tous les groupes de travail dans lesquels nous essayons de convaincre tous les acteurs de l´IEP de la pertinence de notre projet, et dans lesquels nous obtenons le plus de victoires.

Enfin, l´UNEF Sciences Po, c´est aussi une partie d´une organisation plus large, l´UNEF, forte de plus de 30 000 adhérents et présente dans toutes les universités de France, et d´un mouvement plus large : le mouvement social. Le caractère national de l´UNEF est une force, car cela nous permet d´obtenir des droits étudiants à tous les niveaux : que ce soit au niveau de la région parisienne (carte Imagine´R, bus de nuit…) ou au niveau national (logements en cité U, augmentation des bourses…). Et notre appartenance au mouvement social, c´est une force car cela permet à l´UNEF de n´être pas une corporation, mais un véritable cadre d´engagement, ouvert sur tous les problèmes de la société et qui ne refuse pas de prendre position et de la défendre.

  • La rentrée a-t-elle été placée sous le signe d’une action spécifique de la part de l’UNEF Sciences Po ?

Chaque année, la rentrée est une période difficile pour de nombreux étudiants. Face à cela, nous avons mené dans les premières semaines une action double : pour résoudre vraiment le problème, nous avons fait signer, avec l´UNEF nationale, une pétition qui a recueilli près de 50 000 signatures en France, dont 750 à Sciences Po, et qui demande l´augmentation des bourses pour qu´elle suive au moins celle des frais obligatoires, l´augmentation des aides au logement, l´inclusion des étudiants internationaux dans le système d´aide sociale et la généralisation du demi-tarif étudiant dans les transports en commun, que nous avons obtenu à Paris avec la carte Imagine´R, à toute la France.

Evidemment, même si nous obtenons satisfaction sur ces revendications, elles n´aideront pas les étudiants qui galèrent cette année. Nous avons donc, à notre modeste niveau, organisé une bourse aux livres, pour qu´au moins les étudiants puissent économiser à la fois sur la revente des manuels de l´année dernière, et sur l´achat de ceux pour cette année. En gros, on a fait du commerce équitable en coupant les intermédiaires… Cette initiative a tellement bien marché que nous la renouvellerons au deuxième semestre, en espérant que plus d´étudiants auront conservé leurs manuels et que nous en aurons encore plus à proposer aux étudiants !

  • Quels grands combats, quelles grandes dates pour cette année ?

A Sciences Po, les grands combats de cette année sont, pour l´instant, la politique des langues, le diplôme d´étape à bac+3, et bien sûr la démocratisation de l´IEP.

  • La politique des langues, c´est le sujet que nous n´attendions pas, puisque la « réforme » a été décidée pendant l´été, sans aucune concertation, et qu´au contraire de ce qu´il s´est passé, l´UNEF Sciences Po a toujours pris position en conseils pour la modification du système des bi-classes (NdR : un article sur le sujet est en cours d´écriture par notre équipe), que nous jugions handicapant pour ceux qui devaient arrêter leur deuxième langue. Or, c´est le contraire qui s´est produit, et les bi-classes ont été généralisées ! Face à cela, nous voulons le droit à une seconde langue pour tous, la facilitation de l´accès à une troisième langue, et la refonte de la pédagogie des langues : ainsi, deux cours d´une heure ne seraient-ils pas plus favorables à la progression qu´un cours de deux heures ? Sur cette question et sur d´autres, nous débattons encore, mais sur la deuxième et la troisième langue, nous avons obtenu près de 800 signatures de notre pétition en une semaine et demie, et la campagne continue, nous avons donc bon espoir que la direction ne puisse continuer de faire la sourde oreille.
  • Sur le diplôme d´étape à bac+3, nous faisons relativement peu de pub, car c´est plutôt l´aboutissement d´un combat qu´un combat en soi. Au printemps 2005, nous faisions signer une pétition pour qu´un diplôme puisse à la fois valoriser le premier cycle en sanctionnant la validation des obligations de scolarité, et permettre à ceux qui en ont marre de Sciences Po de faire plus facilement un master autre part. L´année dernière, nous avons fait un véritable travail de fourmi sur la question afin de convaincre tous les acteurs de l´IEP de la pertinence de notre projet, et ce travail porte aujourd´hui ses fruits, puisque Richard Descoings a approuvé le principe du diplôme d´étape publiquement, en Conseil de Direction, et que la Commission Paritaire a donné un premier avis favorable sur la question.
  • Finalement, la démocratisation. C´est un peu notre dada, à l´UNEF Sciences Po, le cœur de notre engagement à l´IEP : aujourd´hui, selon une étude du CEVIPOF, on a, à niveau égal au bac, 2,3 fois plus de chances de réussir le concours si l´on est parisien, 1,9 fois plus si l´on est un étudiant plutôt qu´une étudiante, et surtout deux fois plus de chances si l´on est issu d´un milieu favorisé. Tout cela, je le répète, à niveau égal au bac ! La sociologie des étudiants de Sciences Po reflète bien ce problème. C´est pourquoi, à l´UNEF, nous nous engageons pour une réforme du concours qui puisse diminuer ces biais sociaux, notamment en l´avançant à Juillet (ce qui coupe l´herbe sous le pied des prépas d´été, coûteuses), en encadrant les épreuves par des programmes précis, etc.
  • L´année politique va être chaude ! Allez-vous vous impliquer dans le débat présidentiel ?

Oui, bien sûr ! L´UNEF est une organisation politique, parce que faire du syndicalisme, c´est déjà faire de la politique, mais c´est aussi surtout une organisation engagée, portant un véritable projet de société. A ce titre, nous ne pouvons pas rester à l´écart d´un enjeu majeur pour tous les étudiants qu´est l´élection présidentielle. L´UNEF ne soutiendra évidemment ni parti, ni candidat, parce qu´elle est indépendante et autonome et qu´elle n´a donc pas vocation à le faire, mais tout au long de l´année, nous mènerons une campagne idéologique sur les sujets qui sont au fondement de notre engagement, c’est-à-dire le statut social de l´étudiant comprenant une allocation d´autonomie, et le service public de l´enseignement supérieur.

L´allocation d´autonomie, en particulier, dont nous parlerons ces prochaines semaines, est un dispositif fondamental qui doit permettre, sur le modèle de ce qu´il se passe dans certains pays du Nord, d´assurer à tous les étudiants, quelle que soit leur origine, de faire des études dans de bonnes conditions matérielles et de pouvoir prendre eux-mêmes leur avenir en main. Aujourd´hui, l´Etat dépense tous les ans 1,3 milliard d´euros pour les aides aux familles les plus pauvres, et 1,7 pour les exonérations fiscales des familles les plus riches ! Cette situation, injuste et illisible, doit cesser : il est temps de considérer l´étudiant comme un adulte autonome, et de l´aider en tant que tel.

Après cette campagne idéologique de fond, nous aurons en Mars, lors de notre Congrès à Lille, un temps spécial d´interpellation des différents candidats à la présidentielle, au cours duquel nous leur demanderons de prendre position par rapport à notre projet et de répondre aux questions que nous aurons à leur poser concernant l´avenir de la jeunesse et de l´enseignement supérieur. L´UNEF compte donc bien prendre toute sa place dans le débat, peut-être pas présidentiel en tant que tel puisque nous ne soutiendrons aucun candidat, mais dans le débat pour un choix de société qui aura lieu en 2007. Cela ne nous empêchera évidemment pas de rester pleinement engagés et combatifs, quel que soit le candidat qui l´emporte en Mai…

15 Comments

  • Thiefaine

    Mort de rire les syndicats qui se lattent entre eux ! Lamentable ! Le syndicalisme ne sert qu’à ça : occuper des gens qui s’ennuient à concocter des programmes non pas pour le bien de tous, mais pour se démarquer des autres syndicats.

    A part 2-3 anarcho, qui a envie de rejoindre des gamins aux idéaux qu’ils abandonneront bien vite dès qu’ils sortiront de Sciences Po (ben oui, là, nous avons 20 ans, pleins d’idéaux, mais quand on recevra sa première belle paye, qui parmi nous va aller aider la misère) ? On en reparle dans 15 ans, lorsque vous roulerez avec vos Mercedes et paierez les traites de votre maison secondaire ? On se fera un resto au Crillon et on reparlera de tout cela.

  • Gigi

    La Cé avait mis son logo en dessous de cette fameuse liste rien d’autre et où le problème de toute façon. C’est Stanislav qui a raison.

    Contactez la Cé pour rejoindre le syndicalisme démocratique et solidaire !

  • Marianne

    Un article de Marianne du 19 février 2005 :
    http://www.marianne-en-ligne.fr/...

    "nouvellement élu représentant étudiant sur une liste soutenue par la confédération étudiante, Interzaide, il est désormais vice-président du conseil de direction, poste qui était tenu depuis toujours par l’Unef."

  • Stanislav

    Bonjour,
    je préférerais débattre avec vous sur un ton plus constructif et, au mieux, en direct. Je n’aurai donc qu’une remarque technique. InterZaide n’a jamais présenté une liste avec la Confédération Etudiante. Tout le monde le sait, il suffit de retrouver les bulletins de vote et les professions de foi, ainsi que les documents de campagne etc.. La liste InterZaide-Cé dont parle Gwénolé est un non-sens, je ne la connais pas. Si tu voulais dire, qu’il y avait une inscription en bas de la profession de foi de InterZaide d’il y a deux ans que la Cé soutenait cette liste, ce serait différent et tu aurais raison. Cette année, ce sont les associations Amigos, Samovar, Avenir Nepad, Amis du Caucase qui ont soutenu de la même manière notre liste. Rien à voir avec notre alliance de programme et liste commune avec la Fac Verte de Sciences Po. Trêve de mystifications instrumentalisées, s’il vous plaît.

    Stanislav

  • Gwenolé

    Juste quelques remarques, puis je n’aurai vraiment pas le temps de continuer :

    1. Yassir, je suis ravi que cette discussion soit tellement importante que le Bureau National de la Cé s’en mêle.
    2.La Cé a existé à Sciences Po, jusqu’à Janvier dernier, une liste nommée "InterZaide – Confédération Etudiante" avait même un siège dans chaque Conseil, dont celui de Vice-Président Etudiant du Conseil de Direction. Ce passage a été si utile et remarqué, que l’année suivante, InterZaide a préféré s’associer à FacVerte.
    3.Diego, être en désaccord, ce n’est pas être sectaire.
    4. Je maintiens que je suis tout à fait disposé à débattre de comment on peut mettre en oeuvre la proposition de généralisation des tutorats individuels. Cependant, si vous ne changez pas rapidement d’attitude pour en adopter une moins insultante, ne venez plus vous plaindre après coup qu’on ne vous ait pas proposé d’intersyndicale.

    Gwenolé

  • Alci

    Je trouve les réponses de diego -enfin son suivisme du aide- et Yassir insultantes et très aggressives. Est-ce que pour exister vous ne pourriez pas trouver un autre moyen qu insinuer que Gwenolé ne connaît pas son propre syndicat. C’est vraiment une attitude petite et prétentieuse. Ce qui me choque ensuite c’est votre mépris pour tous ceux qui se sont engagés à Pipo et obtiennent des victoires concrètes. Au lieu de formuler des critiques ineptes, agissez un peu car le syndicalisme ce n est pas se plaindre tout le temps des autres ou distribuer une fois par mois un tract, c’est avant tout être à l’écoute des étudiants et agir de façon concrète pour améliorer les conditions de vie et d étude des étudiants. Désolé si ce message a des fautes ou est illisible, je teste la péniche sur le WAP.

  • Diego

    Rapidement, avant de prendre le train, je remarque juste que quand un syndicat avance des propositions concrètes, ce que j’ai fait, l’UNEF est toujours là pour t’expliquer que c’est nul après c’est nous les sectaires. Bravo. On a vraiment pas la même conception du syndicalisme, c’est clair une bonne fois pour toute.

    Bien à vous.

  • Yassir

    Je soutiens tout à fait Diego dans ce débat.
    Je suis ravi de lire, Gwénolé, tes incantations pour "un monde plus doux et moins sectaire". Ce doit être un voeu pieux puisque tu es à l’UNEF.
    S’agissant du manifeste de la Confédération Etudiante, je trouve bien dommage que tu n’y comprennes rien : il exprime les raisons qui ont conduit à notre création en 2003, développe notre conception de l’engagement et de la politique. C’est un texte de bonne tenue intellectuelle, ce qui peut expliquer l’incompréhension de ta part, mais dans lequel beaucoup d’étudiants dans les universités françaises se reconnaissent. Il a été écrit, en effet, en septembre 2005 et reste toujours d’une incroyable actualité. Si le fait de diffuser un texte vieux de plus d’un an te choque ou te dépasse, je ne peux rien pour toi qui es étudiant en sciences politiques. Et que dire de la charte de Grenoble dont se revendique l’UNEF depuis plus de 60 ans ? Et l’allocation d’autonomie, absurdité socio-économique, qui est une revendication de ton organisation depuis 1947 ?
    Comme tu le dis si bien, la Cé n’a rien fait pour les étudiants de Sciences-Po, depuis qu’elle existe, c’est-à-dire depuis un mois. Tu ne peux pas te rendre compte ce que c’est de créer une organisation étudiante, toi qui fais partie de l’UNEF, une organisation installée, un ordre établi.
    A tel point que, visiblement, tu ne te poses même la question de son fonctionnement interne : pour ta gouverne, il existe des tendances à l’UNEF (tu fais sûrement partie de l’une d’entre elles, même sans le savoir…) qui obéissent aux mêmes clivages existant au PS voire dans l’ensemble de la gauche. Et le ralliement de Bruno Julliard, ton président, à Laurent Fabius n’est pas un fantasme ou alors la photo publiée sur le site de Fabius est un très bon montage (voir le lien suivant : http://www.2007lagauche.com/?q=n...
    Quant au nombre d’adhérents de l’UNEF, il n’est pas de 30 000 mais bien de 20 000 (information tirée de documents officiels des instances de l’UNEF), mais c’est un détail négligeable au milieu du tissu d’inepties et de mensonges dont tu es l’auteur.
    Pour finir, je crois que tu peux comprendre que nous ayons de telles réticences vis-à-vis de ton organisation lorsque certains de nos militants se font agresser par tes camarades sur certaines universités et que, informée de cette état de fait, une militante de l’UNEF-Sciences Po nous déclare que "c’est comme ça et que s’il faut en passer par là, ça ne la dérange pas".

    Bien à toi.

  • Gwenolé

    Je suis abasourdi par tes commentaires… Sur la prétendue "inutilité" de notre initiative sur les langues, les tous prochains jours suffiront à te démentir, mais j´ai surtout du mal à prendre ce genre de reproches venant de toi : qu´a fait la Cé pour les étudiants de Sciences Po ? Tu crois vraiment que distribuer un quatre pages vide, écrit par votre BN en Septembre 2005 (sic !) leur apporte quoi que ce soit ?

    Pour reprendre tes propositions :
    – la 1 est vide, "changer les choses", je veux bien, encore faudrait-il savoir pour aller vers quoi…
    – la 2 est mauvaise : ce n´est pas en faisant de la discrimination qu´on abolira les discriminations ! L´UNEF propose depuis longtemps de traiter le problème à la source en démocratisant réellement le concours, c´est à dire en éliminant un certain nombre des biais sociaux dont il est porteur. Pour cela, nous proposons de l´avancer à Juin (afin de court-circuiter les prépas), nous proposons de réfléchir à la possibilité d´en faire un écrit d´admissibilité afin de réduire les "effets de seuil" particulièrement défavorables aux classes disposant du moins de capital culturel etc.
    – la 3 est à côté de la plaque : c´est le système des frais progressifs dans son ensemble qui empêche toute réelle démocratisation. Un palier supplémentaire rendrait peut-être le système un tout petit moins injuste, mais c´est vraiment un cataplasme sur une jambe de bois. Sans compter que cela nécessiterait un revirement de la jurisprudence du TA de Paris…
    – je suis d´accord avec la proposition 4. Que proposes-tu de faire pour que la revendication aboutisse ? Avoir des idées sans avoir d´idée de leur mise en place, c´est être déconnecté du réel et manquer du pragmatisme qui t´est sans doute cher…

    Pour terminer, je te conseille vivement d´arrêter de traiter avec mépris tout ce qui n´est pas la Confédération étidiante. Au-delà des divergences politiques que nous aurons peut-être le jour où tu développeras des idées, il devient insupportable que certains se permettent de s´asseoir en permanence sur le travail quotidien de dizaines de militants. Avant d´accuser calomnieusement l´UNEF de t´avoir insulté, tu devrais donc balayer devant ta porte, et réfléchir un peu à ton attitude plus que méprisante envers ceux qui ne partagent pas les convictions que tu proclames avoir, et qui mettent leurs propres convictions en pratique tous les jours, donnant sans compter des heures et des heures qu´ils pourraient consacrer à leurs études ou à leur vie sociale.

    Pour un monde plus doux et moins sectaire,
    Gwenolé

  • Diego Melchior

    Merci pour les réponses Gwenolé. Ceci dit, le point 5 n’est pas un fantasme et tu le sais très bien. D’ailleurs nous connaissons aussi l’UNEF de l’intérieur depuis bien plus longtemps que certains de tes camarades.

    Les reproches de la Cé sont crédibles et cohérents, je te renvois aux analyses disponibles sur notre site : http://www.confederation-etudian... Tout est détaillé. Et d’ailleurs pour reprendre à la volet la critique du syndicaliste de SUD juste après je dirais qu’à la Cé nous sommes deux à tenir un discours cohérent face à 20 militants de l’UNEF qui utilisent les insultes comme seuls arguments. C’est bien dommage… Mais bien sûr je ne fais que taper sur l’UNEF (ce qui est faux et tous les étudiants savent que les autres syndicats se contrefichent des actions peu efficaces de l’UNEF et agissent individuellement selon leurs propres idées ; d’ailleurs preuve en est l’échec patent auprès des étudiants concernant votre mobilisation sur la politique des langues, vous êtes tellement peu efficaces que le BDE lui-même sensibilise plus que vous sur ce problème d’importance) donc voici 4 propositions concrètes que je propose à titre individuel et non pas au nom de la Cé :

    1)Revoir la politique des langues ça on est tous d’accord.

    2)Introduire une procédure de discrimination positive socio-économique pour démocratiser l’IEP et pour réduire le caractère de sélection du concours.

    3)Introduire une pallier supplémentaire concernant le payement des droits.

    4)Généraliser le tutorat individuel dont bénéficie les élèves venant de ZEP aux élèves de Sciences-Po en situation d’échec car oui il y en a, contrairement à ce que vous pouvez penser l’élève type de Sciences-Po ne réussit pas forcément sa scolarité avec les félicitations en fin d’année.

    Ensuite pour répondre brièvement à Sid, les attaques et le vide c’est votre spécialité à SUD, vous ne servez strictement à rien et vous aidez les étudiants en distribuant trois tracts anticapitalistes au forum des entreprises, super. Ensuite arrête avec ton manichéisme , il n’y a pas SUD-CNT, le bien, d’un côté et UNEF, Cé, Interzaide, le mal ou les jaunes de l’autre. Enfin, le syndicalisme et la politique, ce n’est pas une question de beauté, c’est un rapport de force alors essaye de comprendre ça si tu veux faire quelque chose de bien pour les étudiants sur Sciences Po et ailleurs aussi. SUD-IEP c’est de toute façon une blague pour tout le monde et tout le monde le sait de vos camarades étudiants de SUD des autres facs au RED d’Assas.

    Pour finir, le projet de la Cé, Sid je serais heureux de te l’envoyer si tu me laisses ton adresse e-mail. Je peux même te faire ta carte d’adhérent si tu veux voir de l’intérieur un vrai syndicat démocratique qui défend la solidarité avant l’intérêt individuel.

    A bon entendeur, salut.

    PS: je vous prierai d’utiliser les mails si vous souhaitez interpeller les syndicalistes de la Cé sur des questions particulières.

  • La publication d’une interview commune des trois nouveaux syndicats étudiants à Sciences Po : Nouvelle Donne, SUD Etudiants et Confédération étudiante est imminente. Nouvelle Donne ayant donné son accord sur le produit fini, nous attendons que SUD et la Cé fassent de même avant de publier.

  • Sid

    "Le manifeste d’une génération engagée"… c’est beau comme du Marx.
    Bon, on a compris que tu étais à la Cé, que la Cé c’est bien et c’est beau. Maintenant, au lieu de tracter (à deux) un manifeste plus que douteux, tu devrais nous faire voir tes propositions pour l’université. Outre la critique ad hominem et les arguments d’autorité, je vois que du vide. La spécialité de la Cé?

  • Gwenolé

    Diego,

    je sais que tu en veux beaucoup avec l’UNEF, mais essaie quand même de nous faire des reproches un minimum crédibles et cohérents…

    Je vais te répondre dans l’ordre :

    1. Oui, je parle de l’UNEF. Et figure-toi que, contrairement à toi, je la connais de l’intérieur, c’est pour ça que j’en parle.

    2. La banderole "Sciences Po" aux manifestations était celle du comité de mobilisation, qui comprenait un grand nombre d’étudiants, y compris non-syndiqués, ou syndiqués autre part qu’à l’UNEF. D’ailleurs, je regrette que tu aies, à l’époque, refusé de participer à ce comité de mobilisation, ouvert à tous les étudiants mobilisés contre le CPE.

    3. Refusé d’associer quels syndicats à la bourse aux livres ? Jusqu’à preuve du contraire, l’UNEF était la seule présente en Septembre. Et si nous avons organisé une bourse aux livres, c’est non seulement pour être utiles aux étudiants, mais aussi pour donner une traduction concrète à notre campagne de rentrée sur la question du pouvoir d’achat étudiant. Le jour où la Confédération étudiante existera à Sciences Po, et qu’elle se bougera pour les étudiants, on en rediscutera.

    4. Il n’y a aucune proposition dans le tract "fiers et libres". Vous ne faites que dire que vous êtes engagés, et franchement, on en est ravis, mais nous aussi, l’UNI aussi… plein de gens sont engagés. Nous, nous sommes engagés sur un programme : tu en as vu la première moitié dans le tract "pour un statut social de tous les étudiants", tu en verras l’autre moitié dans le tract sur le service public de l’enseignement supérieur qui suivra d’ici quelques semaines.

    5. Le ralliement de Bruno Julliard à Fabius est un fantasme : pour l’instant, on observe surtout le ralliement de Fabius à une partie des propositions de l’UNEF, notamment l’allocation autonomie. Tous les partis politiques peuvent reprendre nos propositions : elles sont faites pour ça.

    Sinon, même remarque qu’à InterZaide : au lieu de cracher sur l’UNEF, parle de ton programme. On pourra alors, peut-être, discuter.

    Bon courage,
    Gwenolé

  • Diego

    J’ai trouvé les réponses de G. Buck intéressantes mais je me permets de réagir sur quelques points plutôt choquants.

    "D’une part, on est dans une organisation étudiante, qui n’est pas sclérosée par toutes les pesanteurs"

    Je me permets de poser la question : tu parles de l’UNEF là ? Si oui, euh il y a comme un problème alors…

    "Et notre appartenance au mouvement social, c’est une force car cela permet à l’UNEF de n’être pas une corporation, mais un véritable cadre d’engagement, ouvert sur tous les problèmes de la société et qui ne refuse pas de prendre position et de la défendre."

    Non, l’UNEF-IEP est une corporation, en tout cas elle en donne l’air. Nous avons vu son sectarisme vis à vis des autres universités en lutte pendant le CPE. Il fallait à tout prix une banière Sciences-Po pour se mettre au-dessus du mouvement social.

    La bourse aux livres a été une bonne initiative mais pourquoi avoir refusé d’y associer d’autres syndicats ? Pourquoi refuser l’intersyndicale ? Etonnant de la part d’un syndicat dit démocratique et du mouvement social…

    "un véritable projet de société" où est le projet de société de l’UNEF, je n’ai toujours pas eu sur Sciences-Po un tract général sur le projet de société de l’UNEF. A la Cé nous avons en revanche distribué un vraie tracte politique : le manifeste d’une génération engagée : Fier et Libre.

    Indépendance enfin ? Comment alors expliquer le ralliement de Bruno Julliard à Laurent Fabius ?

    Cordialement.

    Diego Melchior Confédération étudiante.