Exposition Weegee (1899-1968) au Musée Maillol, jusqu’au 15 octobre 2007

Amateurs de photo-journalisme, de noir et blanc, de New-York, de polars et d’humour noir, cette exposition est faite pour vous ! Le photographe Weegee n’a pas froid aux yeux : c’est l’un des rares, au cours du XXe siècle, à oser sauter dans sa voiture pour être le premier à prendre le cliché d’une victime abattue quelques minutes plus tôt par un gang new-yorkais. Pire, on dit même qu’il est capable d’anticiper les crimes…

+ de photos pour vous faire un petit avant-goût

L’exposition, présentée par la fondation Dina Vierny, présente 228 photos appartenant à la collection d’Hendrik Berinson. Si celles-ci peuvent surprendre par leur crudité, elle savent aussi transmettre au visiteur curieux toutes sortes d’émotions : surprise, dégoût, pitié, et même amusement. Un premier coup d’œil nous permet d’apprécier l’esthétisme de la photographie en elle même : noir et blanc, beauté du grain, mystère, New-York de l’entre-deux guerres… Mais ce premier coup d’œil nous invite à contempler le cliché avec plus d’attention : à présent, la photo nous raconte une histoire : avant le crime, une rue déserte, plongée dans l’obscurité de la nuit (première photo d’un diptyque). Après le crime, un homme, étendu sur le sol, qui vient de rencontrer la mort, les yeux ouverts, le regard vide(deuxième photo). Il faut croire que Weegee, de son vrai nom Arthur Fellig, avait un don pour se trouver «au bon endroit, au bon moment ». Le photographe prend un premier cliché d’un immeuble, au coin d’une rue. Une dizaine de minutes plus tard, un incendie embrase ce même immeuble…Il n’a plus qu’à sortir à nouveau son appareil de sa sacoche.

Ne croyez pas que c’est la perversion qui pousse Weegee à photographier ces scènes terribles. Au contraire, c’est par besoin d’en dénoncer toute l’horreur. Ne vous figurez pas non plus Weegee comme un personnage morose, aux idées noires : il ne manque pas d’humour…NOIR ! Souvent, il prend soin de laisser un message apparent sur l’un de ses clichés. Ainsi, il fait apparaître dans son champ de vision les premières lettres du mot « restaurant », (« rest »), inscrits sur une enseigne lumineuse, au dessus d’un cadavre.. Sans doute voulait-il souligner l’ironie de la situation : le pauvre homme a droit au repos (« rest », en anglais) éternel.

Les crimes ne sont pas son unique sujet d’intérêt. Weegee aime à vagabonder dans les quartiers pauvres de New-York. C’est ainsi qu’il capture en 1-2-3 secondes l’image d’un groupe d’enfants s’arrosant avec une bouche d’incendie, un jour de grande chaleur. Weegee se plait à photographier des musiciens, des célébrités, des scènes de bars, de cirque… Quel que soit le thème, c’est toujours avec virtuosité que cet artiste fait parler ses photos, dont on apprécie le tragique ou le comique.

Venez vite au musée Maillol, 61, rue de Grenelle, 7507 Paris, entre 11h et 18h. L’entrée est à 6euros pour les étudiants.

One Comment

  • Marc

    oui, c’est vrai que cet expo est super bien faite.
    Et les photos de Weegee sont vraiment intéressantes par le point de vue que prend le photographe. Il ne se concentre pas sur le corps mais sur la réaction à chaud des passants.
    Et certaines sont impressionantes de par le contexte, un homme mort sur la chaussé, et un bordel incroyable à côté de lui, la vie continue, tout le monde s’en fout, …