« Donc là tout le monde est de Sciences Po ? »

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Combien de fois avez vous entendu cette question, avec un ton légèrement paniqué et des yeux écarquillés, posée par un ami du lycée venu dans une soirée chez vous ? A part les compétitions sportives, et une éventuelle publicité pour des soirées d’autres écoles comme la Nuit Dauphine, les Sciences Pistes n’interagissent pas des masses avec les autres universitaires. Il est étonnant qu’il n’y ait aucune mobilisation de grande envergure entre des écoles géographiquement si proches. Pas de soirées, de débats, rien. Et pourtant, un peu d’ouverture favoriserait un vrai épanouissement intellectuel, social et spirituel. Rencontrer des étudiants d’autres disciplines, c’est vrai que c’est un choc culturel, mais un choc qui permet d’ouvrir un peu les esprits et de sortir de la bulle sciences piste. Sans aller jusqu’avoir une espèce de Crit permanent avec les universités voisines, Sciences Po pourrait certainement s’ouvrir à plus d’événements mêlant établissements de différentes disciplines, façons d’apprendre et ambiances.

NEGEPPourtant, il y en a qui ont essayé. La Nébuleuse étudiante des grandes écoles parisiennes (Negep), fondée et reconnue au début de l’année dernière comme association officielle à Sciences Po, se donnait précisément le but de « forger des synergies » entre les brillants esprits des écoles d’ingénieurs, d’arts et de commerce de région parisienne. Le but était d’établir une dynamique de rencontre à travers un concours d’éloquence notamment, mais aussi une « journée inter-école » annuelle. Si la Negep ne vous dit rien du tout, regardez autour de vous en sortant du gymnase pour aller dans le jardin. Sur les murs à côté des escaliers se trouvera la fresque inter-école, dont la création était entièrement orchestrée par la Negep, regroupant des jeunes artistes de l’ENSAD, des Gobelins et des Beaux Arts.

Malgré son but certes ambitieux mais louable, la Negep s’est heurtée à plusieurs problèmes au cours de l’année qui ont empêché la sauce de prendre. La Journée inter-école en avril dernier a été un flop ; l’exposition artistique, qui devait durer deux jours en Péniche, a été démantelée au bout de quatre heures. L’Unef avait soudainement besoin de récupérer ses panneaux d’affichage… Le point d’orgue de cet échec reste la non reconnaissance de la Negep cette à Sciences Po. Mais la Nébuleuse ne s’éteint pas, elle change de centre de gravité. Si vous êtes motivé, elle vous attend à l’ESCP, là où siège le Président cette année.

A ce jour, il existe un seul organe vraiment efficace pour les rencontres inter-écoles. Malheureusement, il n’est pas tout à fait adapté aux goûts de tout le monde… Il s’agit de Caélif, un réseau regroupant les associations LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels) de diverses institutions universitaires. Il a pour vocation d’aider les LGBT à promouvoir leurs droits, leur avancement social et évidemment à faire des rencontres. Ce n’est pas une journée inter-école annuelle qu’il organise, mais des soirées mensuelles, quatre campagnes de sensibilisation par an, et des cafés-débats pour n’en citer que quelques-uns. Il joue en plus d’une image mystérieuse et sélecte : le profil est « caché » sur Facebook et organise de soirées privées, avec entrée sur présentation de l’invitation.

Le Caélif s’est donné un domaine de compétence auquel ses adhérents restent fidèles. C’est peut-être en cela qu’on peut voir la plus grande faiblesse de la Negep ; son but est de se faire rencontrer des étudiants entre eux pour le plaisir de le faire. Et pour l’instant, les moyens mobilisés n’ont pas été à la hauteur de cette ambition. Le meilleur moyen de sortir de la bulle sciences po pour aller vers d’autres univers estudiantins reste donc d’être homosexuel et sociable. Si cela n’est pas une possibilité, tournez-vous vers vos syndicats, partis politiques et autres associations culinaires, sportives ou ludiques ; parce que le meilleur moyen à ce jour de forger des liens inter-écoles, c’est en partageant une passion. Et c’est peut être par là que les tentatives de nébuleuses étudiantes devraient commencer : en nouant des liens entre des associations partageant les mêmes activités, plutôt qu’en se bornant à l’organisation d’évènements ponctuels, plus promotionnels que réellement constructifs.

13 Comments

  • Luce

    Cet article porte en lui-même une contradiction : pourquoi aurait on besoin de Sciences-Po pour rencontrer des gens hors Sciences Po (drôle de dichotomie d’ailleurs, un peu comme celle Paris-Province) . J’espère que les « sciences pistes » qui n’interagissent pas avec des personnes autres que les élèves de Sciences Po sont des cas rares. En attendant, toutes velléités d’organiser des évènements Sciences Po-Autre université (Assas ou Dauphine hein, le reste faut pas déconner non plus) c’est montrer qu’on peut se mélanger mais… ensemble. Soupir.

  • Munshu

    A mon humble avis, la fresque inter-école de la Negep fait aussi partie des « flops » de l’asso, comme vous dites… Avec une contre-publicité pareille dans le jardin, pas étonnant qu’elle n’ait pas été reconnue cette année.

  • Boudioouu

    Le logo en dit long sur le dessein des nébuleux : organiser des culbutes inter-écoles.
    C’est scandaleux cet amour de la reproduction sociale des élites

  • Une vieille mémé

    C »‘est quoi votre trip avec le mot Sciences Piste? Vous avez besoin d’inventer un tout nouveau terme pour décrire les Pipoteux? Les traditions se perdent les gens 🙂

  • Adrien Bouillot

    C’est un article au style simple, mais il a le mérite d’être plus ou moins clair . Je vois , que la barre , de la péniche , est en de bonnes mains , et ça me fait plaisir en tant que futur Président de l’Association LaPéniche. .
    En ce qui concerne le fond de l’article , c’est pas pour vous choquez , mais , qu’est ce que c’est , que ces questionnements superfétatoires , voire inules ( pour ne pas dire nuls-tout-court .) ? Chanter le mélange étudiant comme l ‘ on sifflerait la Valkyrie n’a , ni queue ni , tête . Il n ‘ est pas interdit aux étudiants lenbda qui ont raté le concours de venir aux soirées B . D . E . . Qu’ils le fassent , ou se taisent .

  • Remise en cause ?

    La question est de savoir ce que peuvent réellement apporter des étudiants de SciencesPo à des projets pluridisciplinaires inter-écoles.

  • Inter Ecoles Poutous ? Ou pas !

    @ Jean : je pense que l’auteur voulait dire que la vie associative est assez peu ouverte sur l’extérieur. Mais on est bien à se partouzer entre nous.

    C’est bien normal que SciencesPo ne soit pas ouvert : la plus part des gens en écoles de commerce post-bac a le seum d’avoir raté l’entrée à ScPo, les gens en université nous estiment pédant-e-s et supérieur-e-s, et ils ont bien raison 😉 et pour ce qui est des écoles post-prepa, les étudiants du collège s’en moquent probablement un peu et ceux de masters… Ont autre chose à foutre ?

  • Jean

    Ecrire que « les Sciences Pistes n’interagissent pas des masses avec les autres universitaires », est complètement faux. Tu parles de ton cas comme si c’était une généralité… J’ai personnellement plein d’amis (tous mes meilleurs amis) qui sont étudiants ailleurs qu’à Sciences Po (en prépa, à la fac, dans des écoles post bac).

    En revanche, si ce que tu veux dire est que les étudiants de Sciences Po dans leur ensemble n’ont pas énormément de contacts institutionnalisés avec des étudiants d’autres facs/écoles, alors on est d’accord (à mon avis c’est plutot ça). Mais alors je ne vois pas en quoi Sciences Po est différent des autres écoles/facs. Suggérer que cet isolement, si tant est qu’il soit particulier à Sciences Po, est sectaire, me parait extreme.
    Bref je trouve que l’article ne sert pas à grand chose…

  • Madame Sectaire

    Merci LPN pour cette belle lecon de vie mais en fait
    1. on s’en bat la race
    2.on a surtout l’impression que cet article sert a masquer votre manque d’inspiration crasse du moment

  • Monsieur sectaire

    Les étudiants de de Dauphine sont des barbares bouseux, c’est à se demander s’ils sont de notre côté du périphérique…