Christophe Bourgeois, Responsable Partenariats pour RTL net

Diplômé de l’ancien DESS en marketing, Christophe Bourgeois nous raconte l’expérience typique du Sciences Po sur le marché du travail.

Premiers entretiens, rémunération, activation du réseau des anciens : le guide du jeune (et moins jeune) diplômé.

(voir mon parcours détaillé en bas de page)

Avez-vous suivi des formations complémentaires à Sciences Po ? Si oui, lesquelles ?

Non je n’ai pas suivi de formation académique complémentaire, mais en revanche j’ai participé à diverses formations techniques pour apprendre à utiliser les outils spécifiques liés à mon métier. Avant mon DESS de marketing à Sciences Po, j’avais étudié en école de commerce.

Que vous a apporté votre formation à Sciences Po ?

En dehors de sa notoriété Sciences Po m’a apporté une formation académique supplémentaire, plus lourde et plus rigoureuse. Je souhaitais clairement m’orienter vers le marketing et me spécialiser. Grâce à Sciences Po j’en ai appris tous les outils, tout en bénéficiant des avantages que peut offrir une belle « marque ombrelle ».

Avez-vous rencontré des difficultés à trouver un premier emploi ?

Je n’ai pas cherché d’emploi dès ma sortie de Sciences Po puisque je suis parti voyager et faire de l’humanitaire en Asie. A mon retour, il m’a fallu trois-quatre mois pour en trouver car je devais tout reprendre, ayant été hors du circuit pendant six mois.

Quels sont les éléments de votre formation à Sciences Po qui vont ont particulièrement aidé lors de vos premiers entretiens?

L’aspect très polyvalent de la formation, mêlant études et stratégie, m’a beaucoup servi : grâce à l’ensemble des intervenants j’ai appris à manier un panel d’outils important et complet qui m’a permis de devenir performant. Aujourd’hui, Sciences Po propose un diplôme qui allie formation académique classique et professionnalisation, ce qui est un vrai plus. Il est certes nécessaire que Sciences Po conserve son ADN et son orientation « culture-gé » qui produit des cerveaux bien faits, mais l’aspect professionnalisant est incontournable.

Inversement, des points relatifs à la formation Sciences Po vous ont-ils été reprochés au cours des entretiens que vous avez passés?

Tout dépend des métiers. Je n’avais qu’une connaissance partielle du domaine des médias. Toutefois, Sciences Po reste davantage un atout qu’une faiblesse.

Des clefs pour un Sciences Po en entretien ? Comment se valoriser ? Quelles forces mettre en avant ?

Il ne faut pas hésiter à mettre l’accent sur le panel d’outils diversifiés que l’on a acquis. Les cas pratiques, tels que les études de cas sur le développement de produits, menés par un intervenant solide avec dossiers à rendre à la clef constituent un réel avantage : cela permet de justifier qu’on a une certaine connaissance des réalités et des problématiques de l’entreprise puisqu’on y a déjà été confronté.

Sur quels critères pensez-vous avoir été embauché? Dans quelle mesure être diplômé de Sciences Po était-il déterminant ?

Sciences Po a joué : c’est une belle formation qui impressionne, tous comme les Grandes Écoles de commerce ou quelques grands masters universitaires. Cependant, le plus déterminant dans mes embauches a été mes stages, liés à Sciences Po et au système d’alternance, qui m’ont rendu opérationnel immédiatement. Mes expériences passées (École de commerce et expériences personnelles) ont aussi pesé dans la balance.

A quel type de concurrence avez-vous été confronté lors votre recherche d’emploi ?

Sur des métiers tels que le marketing et les media, la concurrence, c’est tout le monde. Les Grandes Écoles sont bien entendu dans la course. Mais avec un diplôme de Sciences Po, on est quasiment sûr de devenir cadre supérieur dans les quatre ans. Il y a des grilles de recrutement, et Sciences Po y occupe une très bonne position, au-dessus des petites Écoles de commerce. Sciences Po est au même niveau que HEC, l’Essec, l’ESCP ou l’EM Lyon et appartient à ce que l’on pourrait appeler le « pool des cinq ». Cependant, la personnalité du candidat fait beaucoup la différence. Récemment, sur les trois derniers recrutements que j’ai menés, j’ai surtout évalué la personnalité des candidats, leur capacité d’intégration aux équipes et leur motivation. Finalement, je me suis assez peu penché sur leur formation en elle-même.

Présentation du métier

Quels sont les atouts de votre formation Sciences Po dans le métier que vous exercez actuellement?

Dans mon métier, je mène beaucoup d’études marketing pour vérifier si un annonceur ou une marque ont intérêt à s’associer à un média. À Sciences Po j’ai appris à décrypter ce type d’études. J’avais également suivi un cours sur les médias, dispensé par Marc Gonnet (Europe 1) et Henri-Paul Roy (ex NRJ-CherieFM) qui a suscité des passions! Cependant, ce qui m’est le plus utile dans mon métier, c’est la dualité entre mes bases Sciences Po de départ et mes différentes expériences professionnelles. Il est vrai qu’être diplômé d’une Grande École permet de mieux interagir avec les patrons issus de ces mêmes formations. Ils trouvent toujours rassurant d’être confrontés à des interlocuteurs issus de Grandes Écoles. Mais surtout, être diplômé de Sciences Po permet de cultiver un réseau très qualitatif. Aujourd’hui, ce sont essentiellement l’expérience et le réseau que je me suis créés qui m’aident le plus.

Votre entreprise recrute-t-elle beaucoup de profils Sciences Po ?

RTL peut embaucher des Sciences Po, mais ne se focalise pas sur ce profil en particulier. On souhaite en recruter, mais on peut également trouver de bons éléments ailleurs. Toutefois, bien que la formation évolue, on a confiance en celle-ci. Pour ma part, je recrute généralement moi-même car j’exerce un métier relativement à part, transverse, qui cumule de nombreux savoir-faire. En général, je fais appel au service RH du Groupe qui sélectionne les profils, mais l’entretien RH n’est pas systématique et se passe parfois directement avec l’opérationnel en question.

Que dire de la rémunération d’un Sciences Po?

Le Master Marketing & Études est reconnu. Chez RTL, on commence à gagner correctement sa vie à des postes à responsabilité vers trente ans. Au début, on n’est pas très bien payé, en tout cas moins bien que dans des univers comme la banque-assurance.

Perspectives

Quels sont les éléments de la formation qui, selon vous, pourraient être améliorés afin de mieux correspondre aux attentes des recruteurs sur le marché actuel?

Grâce au stage, la formation est professionnalisante, ce qui est incontournable. Elle est tout de même relativement complète, on ne peut pas exiger qu’il y ait un module pour chaque métier. Sciences Po est tout de même forcé de faire du « générique ».

Jugez-vous qu’une formation complémentaire soit nécessaire après ou en parallèle de Sciences Po?

Non, pour un premier emploi, ce n’est pas nécessaire. Un peu plus tard, faire un MBA peut être enrichissant. Réseau Sciences Po

Vous est-il déjà arrivé de faire jouer le réseau Sciences Po pour obtenir un poste ?

Tous les jours ! Pour trouver un job, faire du business… je cultive beaucoup mon réseau, c’est une clef essentielle qui simplifie les choses : il faut absolument s’en servir, l’activer au quotidien. Un réseau est utile et ouvre des portes. D’ailleurs, je suis Président de l’Association des Anciens du Master de Marketing… – Pensez-vous que l’on puisse parler de solidarité entre les anciens Sciences Po ? Oui, on peut parler de solidarité entre les anciens d’un même Master, en ce qui concerne le business, l’échange d’annonces, etc. Entre anciens de Masters différents il est plus difficile de casser les cloisons. Mais tout de même, on constate une affinité entre anciens Sciences Po qui est évidente.

Mon Parcours

J’ai suivi le DESS de Marketing de Sciences Po qui durait à l’époque un an et demi et qui mêlait études, stratégie et alternance. J’ai choisi la formation en alternance, plus professionalisante, que j’ai effectuée chez Vivendi Universal Publishing (Ndlr : avant la réforme LMD, le Master d’Etudes et Stratégie Marketing était un DESS de Marketing, c’est-à-dire un troisième cycle). Après avoir passé un peu plus d’un an chez Vivendi Universal Publishing, je suis parti voyager pendant six mois en Asie du Sud-Ouest. À mon retour j’ai travaillé pendant deux ans en marketing mobile au poste de chef de marque, puis j’ai travaillé pendant encore deux ans comme consultant en marketing interactif (métier lié au marketing web) chez FullSIX (ex groupe WWP, principal concurrent de Publicis). Depuis un an et demi je travaille chez RTL Net, filiale de RTL France qui gère et édite les sites RTL RTL2 et FunRadio.fr. Mon métier (je gère les opérations spéciales web pour ces 3 stations) allie marketing, communication, planning stratégique, média et vente de l’espace publicitaire.

One Comment

  • médin

    je n ecoute plus r t l car il y a beaucoup trop de p u b de merde. et c’est vraimennt trés pénible d’ entendre toutes les 4 5 minutes les memes pub.meme dans l émissionn de vincent perrot ou il interrompt les chansons pour passer de la pub ;merci de bien vouloir y remédier