Breakfast in America : Compte-rendu de la réunion d’information sur la 3A à l’étranger

C’est dans la salle comble Eugène E. que Matthew Thomas, fraîchement arrivé à Sciences-Po et responsable des pôles Américains et Canadiens, prend un peu bruyamment la parole pour nous expliquer que le rêve américain peut devenir réalité le temps d’une année, pour environ cent quatre vingt d’entre nous.

Après un bref exposé – teinté d’ironie – sur l’histoire du drapeau américain, Matthew nous rappelle les dates importantes qui vont rythmer cette année de préparation du séjour à l’étranger.

Janv. 08 : inscription en ligne et dépôt du dossier de candidatures à la DAIE.
Fin Fév. 08 : Résultats rendus par la commission.
Fév. à Juin 08 : après avoir accepté la proposition de la commission, constitution des dossiers auprès des universités.

Étape cruciale de la préparation du séjour, la constitution d’un dossier cohérent et convaincant est le véritable enjeu pour les futurs expatriés.

  • Être cohérent se joue sur le terrain de l’information. Commencer par lire les rapports de stage sélectionnés par la DAIE, aller à la rencontre des étudiants du Programme International et des quatrième années. Après avoir écumé de fond en comble les sites internet des universités pour découvrir les programmes et cours proposés, il s’agit de choisir un campus qui propose des cours en rapport avec la suite de notre cursus ou la spécialité envisagée.
    Inscrire une université anglaise et une université américaine dans la même liste de vœux est donc risqué selon Matthew – sauf à justifier ce grand écart. Dans le même registre, inutile de demander uniquement des universités de la Ivy League puisqu’elles proposent toutes des programmes différents, ce qui serait synonyme d’incohérence – et attention, Matthew ne porte pas ce mot dans son cœur.
  • Convaincre passe par plusieurs étapes. Il vous faudra savoir convaincre la commission d’examen à l’aide d’une lettre de motivation de deux pages, dont chaque paragraphe concernera un de vos choix. Autre atout de taille majeur, souvent boudé par les étudiants, les lettres de recommandation. Au maximum de deux, en anglais ou en français, portant sur le premier des six choix. Rédigées par un professeur ou un directeur de stage, ces lettres peuvent se transformer en véritable sésame, à condition de prévenir vos « tuteurs » suffisament à l’avance pour que le ton de leur lettre s’accorde avec votre projet. Enfin, il vous faudra convaincre le responsable de la zone géographique – ici Matthew himself – lors d’un entretien. L’intéressé nous invite à afficher une capacité d’écoute sans pour autant délaisser notre projet.

Habitués de Saint-Germain des Prés, vous trouvez la vie trop chère. Grosso modo, une année dans une université américaine est estimée par la DAIE à 5000E jusqu’à 12000E hors frais de scolarité – qui restent ceux de Sciences-Po. Il n’existe pas de grande différence entre l’East Coast et la West Coast, sauf à aller à dans des grandes métropoles telles New York, L.A ou San-Francisco où la vie reste chère. Concernant les aides financières, il existe des bourses et des aides sociales à la mobilité, à condition de faire toutes les démarches nécessaires. Enfin certaines universités américaines obligent les étudiants à s’inscire à des assurances santé universitaires, mais en insistant « diplomatiquement » (sic.) il est possible de rester couverts par un organisme français. Ici encore, il s’agit d’aller chercher l’information et d’être dans les temps.

Commence la longue et fastidieuse énumération des quelques universités et colleges, autant de destinations rêvées dissémines dans les quatre coins de l’Amérique. Parmi les quelques-unes présentées par Matthew, on trouve : (pour une liste exhaustive, c’est par ici)

Universities

Midwest

  • Univ. Of Michigan : deuxième université publique après Berkeley. Située à Ann Arbor, à 45min de Detroit, elle accueille 25000 étudiants undergraduate
  • Univ. Of Notre-Dame : université privée et catholique, située à 100 miles de Chicago, à South Bend dans l’Indiana
  • Univ. Of Illinois : une « très bonne université » sur un campus plutôt rural à 2h30 de Chicago, dotée d’une grande bibliothèque (24 millions d’ouvrages)

New England, Northeast & East Coast

  • Boston Univ. : un campus urbain situé en plein Boston, la ville étudiante par excellence avec plus de soixante-dix pôles universitaires.
  • Tufts Univ. : une « très bonne » université de petite taille
  • Georgia Tech : au coeur d’Atlanta, c’est la 10è université publique des Etats-Unis
  • Univ. Of North Carolina : classée 5ème université publique sur vingt-sept.
  • Duke Univ. : 13000 étudiants et une très bonne réputation
  • Univ. Of Florida : l’une des meilleures universités publiques répartie sur quatre campus
  • Quelques universités de la « Ivy League » : Harvard, Princeton, Cornell, etc…

West Coast

  • Univ. Of California : près de 209000 étudiants – « bigger is better » – sur 9 campus

Liberal Arts Colleges

Les Colleges sont privés et correspondent plus à ce que l’on connaît en Europe en terme de taille, dépassant rarement cinq à six mille étudiants.

  • Hamilton Clg. : située dans l’état de New York, cette université de 1775 étudiants est très selective
  • Hampshire Clg. : pas de système de notation, des petites classes de 18 étudiants
  • Sarah Lawrence Clg : ici les notes sont seulement adressées sur demande, et les classes sont composées d’une dizaine étudiants
  • Wesleyan Clg. : un établissement très sélectif avec 2700 étudiants

Women’s Colleges

Destinées à l’origine aux femmes comme leurs noms l’indique, elles accueillent aujourd’hui des étudiants de n’importe quel sexe.

  • Mount Holyoke : elle fait partie des « Seven Sisters », l’équivalent de l’Ivy League pour les Women’s College et compte 2100 étudiants
  • Wellesley Clg. : à 12 Miles de Boston, 2300 étudiants désigné par Matthew comme le « Harvard pour les femmes »

À la fin de la réunion, quelques élèves de 4A sont venus à la demande de Matthew afin de nous faire – brièvement – partager leur expérience. Ils insistent tous sur le fait qu’il ne faut pas se focaliser sur les universités de la Ivy League, notamment parce que la socialisation y est moins évidente – et parce que beaucoup d’autres universités à l’image de Madison (Univ. Of Wisconsin) bénéficient d’une large notoriété internationale souvent méconnue des élèves français. La zone géographique est aussi importante et ne doit pas être mise de côté lors du choix : avec seulement 10 ou 12 heures de cours hebdomadaires, mieux vaut se trouver dans un endroit où l’on se plaît et qui permet de voyager !

Très prochainement, nous rajouterons la liste des étudiants américains contactés par Matthew qui sont prêts à nous renseigner sur la vie étudiante outre atlantique.

5 Comments

  • Louise

    La lettre de motivation et les lettres de recommendations peuvent VRAIMENT faire la différence!
    Et euh…Florida n’est pas sur la Côte Est… West Coast, c’est University of Washington at Seattle, UC Berkeley, UC Los Angeles, UC Santa Barbara, UC San Diego, UC Santa Cruz, UC Davis! C’est un peu dommage qu’il n’ait pas détaillé un peu les campus.
    By the way, vive Berkeley (en tout objectivité)!

  • Marion

    Je tiens a dire que North Carolina, Georgia et cie c’est sur la East Coast, pas la West…
    Sinon a Boston, je ne peux que recommander Boston College.
    Et non choisir des universites aux EU et en Angleterre (ou Australie) n’est pas dangereux si ca reste coherent avec votre projet.
    Ne pas demander la Ivy League si vous etes pas parmi les meilleurs mais ne vous autocensurez pas non plus a cause des "ca c’est trop demande" etc parce que si je l’avais fait je serai pas ou je suis aujourd’hui. Ne negligez pas la lettre de la motivation elle peut vous sauver un dossier pas terrible!

  • cox

    "Concernant les aides financières, il existe des bourses et des aides sociales à la mobilité, à condition de faire toutes les démarches nécessaires."

    Quelles sont ces démarches ?