Blocage de l’IEP : les réactions des syndicats 2 (UNI, Cé)

IMG_3893.JPGUn jour après l’occupation de l’amphithéâtre Boutmy par des étudiants de diverses facultés parisiennes, les syndicats répondent aux questions de LaPéniche.net (Part II).

L’UNI : « Ce sont des étudiants qui ne connaissent pas Sciences Po« 

Maxence Mély, élu UNI en commission paritaire, a suivi les événement du fond de l’amphi. Scandalisé, il soutient que les bloqueurs ne comprennent rien à rien. S’ils savaient ce qu’est vraiment Sciences Po, sûr qu’ils seraient retournés en cours depuis longtemps !

  • Mardi, l’amphithéâtre Boutmy a été occupé par des étudiants des universités parisiennes. Quel est le point de vue de l’UNI sur ce qui s’est passé ?

Ce blocage d’amphi était illégal, organisé par des gens qui ne sont pas de Sciences Po, apparemment de SUD Paris-VIII. Ils sont entrés par une issue de secours, pour ensuite envahir le cours d’Olivier Duhamel. Olivier Duhamel a d’abord proposé de mener à bien son cours puis de faire un débat sur la LRU. Comme ils ont refusé, Duhamel a renoncé en expliquant qu’il était outragé par l’amalgame entre l’IEP et les grandes écoles, qu’il ne pouvait pas accepter ça. Les manifestants ont pris la tribune, ils ont fait un vote sur le blocage ; le vote a été négatif et ils ont quand même continué le blocage…
Nous, notre position, elle est simple : on ne comprend pas comment des étudiants de l’extérieur peuvent proposer un blocage de Sciences Po ; ensuite on ne comprend pas comment des étudiants qui font un vote peuvent aller contre ce vote ; et enfin on trouve scandaleux qu’ils aient réussi à entrer et à empêcher le cours des étudiants de première année. Des étudiants qui étaient de toute manière révoltés et qui se sont rebellés contre ces manifestants : premièrement ils sont partis tout de suite, et deuxièmement, ils ont pris la parole pour dire « partez, laissez-nous notre cours. » Les étudiants ont cru un moment qu’ils pourraient avoir leur cours, et c’est ça qui a créé l’excitation. Ca a décrédibilisé le mouvement d’opposition à la LRU aux yeux des étudiants de première année et ça a décrédibilisé plus largement les positions de ces étudiants, peu enclins à ouvrir un vrai débat.

  • Il y a quand même des étudiants de Sciences Po qui sont restés, une AG s’est constituée qui a voté un appel… Que penses-tu de cette appellation ?

D’abord ce n’était pas une AG, parce que c’était organisé avec les seuls étudiants qui étaient présents au moment où ça s’est passé, sans information préalable. Ensuite une Assemblée générale tenue par des gens qui ne sont pas de Sciences Po, je ne vois pas en quoi elle est légitime, parce que le poids d’une Assemblée générale c’est de réunir les étudiants d’une université pour décider de ce qu’on va mener ensemble. Donc ce que je pense de cette AG, c’est qu’elle n’est pas représentative, elle est organisée à la hâte sur une heure de cours en amphi, avec des dégradation des bancs qui sont classés monuments historiques, avec une dégradation des murs, avec des autocollants collés un peu partout jusque sur l’horloge en face de la tribune… Le vote s’est fait sur un texte issu des étudiants de SUD Paris VIII… C’est pas une AG !

  • Pourquoi à ton avis les étudiants s’en sont-ils pris à l’IEP ? Est-ce qu’il n’y a pas une colère légitime ?

Moi tout ce que j’ai compris c’est que depuis deux semaines l’administration est au courant qu’il y a un risque d’intervention d’étudiants de l’extérieur, c’est pour ça qu’il y a une semaine et demi ils ont mis en place un contrôle des cartes à l’entrée, et ils ont été pris de court par un étudiant qui a ouvert cette porte de l’intérieur… Nous à Sciences Po, je ne vois pas comment on peut comprendre le combat contre la LRU et la LMD, déjà parce que l’autonomie des universités c’est quelque chose qu’à Sciences Po on connaît, et lorsque les étudiants de Paris VIII nous disent que faire entrer des fonds privés à l’université c’est détruire l’université, et que d’un autre côté l’excellence de Sciences Po est scandaleuse, j’ai envie de dire : Sciences Po a pu avoir de l’argent parce qu’il demande de l’argent pas seulement à l’Etat. L’Etat verse quelque chose comme moins de 60% du budget de Sciences Po ; si Sciences Po est élitiste comme ils disent c’est d’abord parce qu’il y a de l’argent d’autre part. Donc aujourd’hui on ne peut pas demander aux universités de s’élever au rang de Sciences Po si on renonce à ouvrir le mode de financement des universités.

  • Est-ce que tu ne penses pas que c’est justement à cause du financement privé de Sciences Po qu’ils s’en sont pris à Sciences Po ?

Non pas du tout. Franchement pour avoir parlé avec eux, et d’ailleurs tout le monde a pu s’en rendre compte, ce sont des étudiants qui n’y connaissent pas grand-chose à Sciences Po. Comment est-ce qu’on peut traiter de bourgeois des boursiers ? Voilà ; c’est proprement scandaleux parce que ça blesse des gens, ça blesse des gens qui ne sont pas de milieux favorisés, qui ont travaillé pour pouvoir arriver à Sciences Po. Alors je ne crois pas que ce soient des étudiants qui savaient qu’à Sciences Po on a élargi les voies de financement. Ils ne peuvent pas faire le lien.

  • Ils ont tout de même cité Richard Descoings comme un des responsables de la loi LRU, évoqué le modèle Sciences Po…

Richard Descoings, il est actuellement responsable de la direction de la réforme des lycées. Aucun rapport avec la LRU. Richard Descoings c’est un homme médiatique, qui travaille actuellement pour le président de la République, pour le gouvernement, et qu’on prend à témoin parce que c’est ainsi le représentant d’une forme d’élite intellectuelle ; et effectivement, Richard Descoings représente quelque chose. Après on ne peut pas dire qu’ils s’en soient pris spécifiquement à Sciences Po, parce que ces menaces dont a eu vent l’administration depuis deux semaines portent aussi sur l’ENA, et ça c’est quelque chose que personne n’a dit. Ce que je dis c’est que ce sont des étudiants qui ne connaissent pas le terrain, qui ne savent pas ce qui se passe à Sciences Po, quels sont les enjeux de Sciences Po, quelles sont les problématiques mêmes que soulèvent les élus étudiants ; pris dans leur combat contre la LRU et contre la LMD ils s’en prennent à ce qui représente une forme de réussite. On est dans un écran de lutte des classes complètement truffé de préjugés. On vient à Sciences Po parce que c’est un symbole bourgeois, or qui est-ce qu’on trouve à Sciences Po, ce sont des boursiers.
Et puis sur le fond, les étudiants de Paris-VIII votent des textes contre la LRU et la LMD, qu’ont aussi voté l’UNEF et SUD en AG à Sciences Po. Franchement, qui ose aujourd’hui clairement et intelligemment à Sciences Po remettre en cause la diplômation en cinq ans ? Personne. Donc on a des étudiants qui remettent en cause une sorte de privatisation des universités et qui remettent en cause la diplômation en cinq ans alors que ce sont les éléments qui font que Sciences Po peut avoir un gros budget avec des salles de classe propres, équipées en nouvelles technologie, et qu’on peut avoir un diplôme qui ait une vraie valeur sur le marché du travail.

La Cé : « Leur objectif, c’était simplement de bloquer Sciences Po« 

Mathieu Albouy, de la Confédération étudiante, s’est distingué par son intervention à la tribune lors du blocage. Il semblerait qu’il n’ait pas convaincu les bloqueurs du bien-fondé de la professionnalisation des universités. Défenseur du modèle Sciences Po, il ne voit chez eux que des préjugés.

  • Evénement historique mardi que l’occupation de l’amphi Boutmy. Tu étais présent, quel est ton avis et la position de la Cé sur ce qui s’est passé ?

On a trouvé ce mouvement illégitime. Ces étudiants sont entrés par la force, en plus avec des revendications agressives à l’égard des étudiants de l’IEP. Monsieur Duhamel leur a proposé de leur consacrer un temps de débat pour discuter de ces questions. La salle des étudiants de Sciences Po a plébiscité cette proposition mais les participants de la mobilisation ont refusé. Sur la méthode, je trouve ça dommage, parce que plutôt que de dialoguer, les étudiants ont choisi d’utiliser la force, les insultes. Par exemple lors de mon intervention à la tribune, j’ai été insulté alors même que j’exposais mes vues. Donc simplement je voudrais insister sur le caractère violent de cette action, c’était une action ambiguë qui était à la fois une agression contre Sciences Po et contre les étudiants alors qu’en même temps il nous demandaient notre aide !

  • A ton avis quels étaient les objectifs des bloqueurs ?

Leur objectif c’était simplement de bloquer Sciences Po par la force et visiblement cette action a raté. En plus du point de vue de l’opinion, ils ont simplement réussi à braquer les étudiants contre eux et à faire une large place à la réaction des syndicats de droite, l’UNI. Donc l’action a été complètement contre-productive au vu de leurs revendications et a discrédité le mouvement qui était porté par ailleurs par d’autres organisations.

  • Mais pourquoi penses-tu qu’ils s’en sont pris à Sciences Po ?

Simplement pour une histoire de préjugés ; apparemment ça a été mené par des étudiants de facs comme Paris-I, Paris-VII, Paris-VIII qui étaient simplement victimes de leurs préjugés sur Sciences Po, qui ne connaissent pas le modèle Sciences Po. Il faut savoir que les accusations d’élitisme ne sont pas pertinentes en raison des procédures de recrutement dans les zones d’éducation prioritaire, et par ailleurs il faut rappeler que le concours et l’entrée par mention très bien sont accessibles à tout le monde selon le niveau, donc ce n’est pas comme le modèle des écoles de commerce où ce sont ceux qui ont de l’argent qui peuvent se les payer.

Voir aussi : les réactions de SUD et de l’UNEF.

Photo : Antoine Genel

16 Comments

  • sophei

    « Il faut savoir que les accusations d’élitisme ne sont pas pertinentes en raison des procédures de recrutement dans les zones d’éducation prioritaire, et par ailleurs il faut rappeler que le concours et l’entrée par mention très bien sont accessibles à tout le monde selon le niveau, donc ce n’est pas comme le modèle des écoles de commerce où ce sont ceux qui ont de l’argent qui peuvent se les payer. »

    Les faits : une scolarité complète dans le système des grandes écoles bénéficie d’un investissement public quatre fois plus important qu’une scolarité complète universitaire en droit ou en sciences économiques. Or, les grandes écoles sont presque exclusivement accaparées par les enfants des classes supérieures. Le taux d’enfants de cadres supérieurs ou professions libérales s’élève à 81,5% à l’IEP de Paris.

    Quant au modèle : Sciences Po se présente très souvent comme un modèle, à la fois en terme d’efficacité (insertion professionnelle, « image »…), mais aussi de justice sociale (ouverture aux ZEP, suppléments bourses…). Ces « réussites » reposeraient sur son autonomie, sa capacité à s’adapter dans un univers de concurrence, la possibilité de moduler les droits d’inscription… En réalité, son financement privilégié, et la sélection sociale à l’entrée en sont les plus sûrs ingrédients.
    Quand à l’ouverture sociale vers les ZEP, elle est évidemment appréciable, mais marginale ; surtout elle ne doit pas être confondue avec de la redistribution ou de la justice sociale : il s’agit d’une politique d’investissement dans le potentiel des élèves les plus talentueux. L’IEP a la clairvoyance de reconnaître l’intelligence dans les quartiers populaires, cela ne veut pas dire qu’il s’inscrit dans une logique de service public pour tous. Ce genre de politiques est pratiqué par de nombreuses facs américaines, et les études montrent que cela ne permet pas de compenser la privatisation des financements, de plus en plus orientés vers les classes supérieures (plus « rentables »).

    Cf. Annie Vinokur, Pouvoir de décision et financement en éducation

  • Maxence

    Matthieu et ses cyber-critiques serait plus utile à se montrer en Péniche plutôt que sur lapeniche.net (et IVV)…

  • M.C.

    « Alors que Nouvelle Donne est un mouvement purement local avec des tracts purement locaux et qui instrumentalise les peurs d’un blocage purement local rien qu’a Sciences Po rien que chez nous uniquement pour les etudiants de pipo »

  • Matthieu

    Ca m’amuse de voir que l’UNI dise : « Ils ne connaissaient pas Sciences Po » lorsque l’on voit que leurs tracts ne citent pas Sciences Po et son juste contre le blocage.

    Ca sent la photocopie identique à Nanterres/Sorbonne/Bordeaux/Lyon…etc…

  • Louise Michel

    Il ne s’agit pas de « soutenir ». Personne n’y est obligé. Il s’agit simplement de ne pas répondre aux préjugés par des préjugés et à la bêtise par de la bêtise.
    Non, Sciences Po n’est pas d’extreme droite. Elle est dans son immense majorité de droite molle réformiste voir centriste. Non, nous ne sommes pas des « consanguins ». (Mais ça ne doit pas occulter le fait que la composition sociale de sciences po reste très largement irrepresentative de la société française et que notre cher IEP fonctionne encore comme des institutions majeures de la reproduction sociale.)

    Mais l’inverse est vrai. Non, les étudiants de facs ne sont pas (pas tous) des glandeurs qui bloquent leur fac tous les 2 jours pour s’amuser, qui portent des keffieh sales et flirtent avec LO, aiment la contestation pour la contestation et ont affiché un poster de Staline dans leur salon. Ce ne sont pas non plus des étudiants que nous pouvons nous permettre de mépriser, parce qu’ils n’ont « pas réussi » (…ou pas voulu le plus souvent) à accéder à des formations sélectives ou prestigieuses, qu’ils n' »apprennent rien à la fac parce que la fac c’est nul et qu’ils ne vont jamais en cours », et encore (ma préférée) qu’ils « finiront au RMI » parce que la fac, c’est bien connu, ça ne mène jamais à rien du tout.
    Qu’ils soient attachés au modèle de l’université publique, gratuite, démocratisée et égalitaire, qui peut leur en vouloir? Surement pas les étudiants de Sciences Po qui connaissent aussi mal la fac que ces étudiants ne connaissent l’IEP.

  • Ventilo

    Ce qui m’étonne aussi un peu dans tout ce que j’entends depuis hier c’est que personne, O non personne, ne fait allusion aux chants des bloqueurs du genre « Pétain reviens… » en regardant les étudiants de Sciences Po, en les traitant de facho, qui qu’ils soient.

    Quand on se fait insulter soi même, on soutient quand même celui qui insulte gratuitement ?

  • Louise Michel

    Admettons. Reste l’éternelle complainte que les AGs « ne sont pas légitimes » parce qu’il n’y a que 150 étudiants alors que bon, personne ne vous empeche de venir, einh. C’est un peu comme une élection quelque part: j’ai du mal à accepter des critiques de Sarko ou de l’Assemblée nationale quand elles émanent d’absentionnistes!!!

  • Consterné

    @Louise Michel, tu te trompes complètement pour « quand on voit l’attitude des etudiants de Sciences Po, qui preferent, plutot que de rester en Boutmy et de debattre ou de frequenter les AGs, aller boire des verres au Basile pour critiquer avec des tremolos dans la voix « le manque de debat ».

    Ca se voit que tu n’as pas assisté à l’arrivée des étudiants extérieurs bloqueurs, scandant directement la dissolution des IEP, avec plusieurs mecs bourrés insultant les étudiants de ScPo, et beuglant dans le micro sans écouter ce qu’il pouvait y avoir en retour. Je crois que dans ce contexte, toute personne normalement constituée n’est pas vraiment partante pour instaurer un dialogue.

    De plus, pour les quelques étudiants de ScPo qui sont restés (dont moi pour écouter les bêtises racontées), il n’était pas possible d’en placer une sans se faire insulter et huer par nos chers invités surprises.

    Bref, une action inutile, ne visant en rien à combattre les réformes, attaquant SciencesPo sans même s’être renseigné sur qui y était présent, et des arguments vides de sens de la part des étudiants extérieurs (« on veut pas d’Etat », « Moi je suis à la fac dans le 93, Moi je suis à la fac dans le 93, Moi je suis à la fac dans le 93… » et ce pendant 10 min, ou encore le fameux « on a pas d’idée pour le moment, mais on manifeste, on veut plus d’Etat et on aura des idées plus tard ». Toutes ces paroles sont véridiques). L’attitude des étudiants de ScPo a été légitime, même si certaines réactions exagérées je le concède sans problème (du genre « retournez à la Sorbonne » (j’aime bien moi, la Sorbonne), ou encore « Vive le Roy » qui était plus de l’ordre de la provocation).

  • Louis

     » tu entends quoi par « l’investissement de l’Etat dans les universités » ? Qu’il fasse tourner la planche billet ? Transforme le plomb en or ? Cueille l’oseille dans les jardins publics ? »
    http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/ecohttp://www.humanite.fr/2009-03-13_Phttp://www.latribune.fr/actualites/
    M’enfin ça doit être du simplisme idéologique utopique de voir un lien entre tout ça…

    « Ton « hop là » est d’un mépris et tes arguments d’autorité. »
    Ca tombe bien, ça ne prétendait pas à autre chose.

    « La vérité, crois moi, je ne pense pas que ce soit toi qui la détienne « 
    Ah mais moi non plus, en l’occurrence je voulais juste montrer à notre ami de l’UNI que de vérité, il n’y en avait pas qu’une, voilà tout. Quand aux AG « homogènes », il ne tient qu’aux gens d’y participer.

  • Louise Michel

    Cher Ventilo
    Je t’invite cordialement a nous rejoindre a la prochaine AG. Ainsi, elle sera moins homogene, et « un vrai » debat sera peut etre possible?!
    Plus generalement, c’est un peu ridicule d’invoquer le « Debat » toutes les 2 lignes en deplorant que les « envahisseurs » d’hier ne « sachent/veuillent pas debattre » quand on voit l’attitude des etudiants de Sciences Po, qui preferent, plutot que de rester en Boutmy et de debattre ou de frequenter les AGs, aller boire des verres au Basile pour critiquer avec des tremolos dans la voix « le manque de debat », le « manque de legitimite des AGs ou il n’y a que la gauche », et applaudir les CRS au passage.

  • Ventilo

    Une simple question @ Louis : tu entends quoi par « l’investissement de l’Etat dans les universités » ? Qu’il fasse tourner la planche billet ? Transforme le plomb en or ? Cueille l’oseille dans les jardins publics ?

    Je crois que il y a un moment ou le simplisme idéologique doit cesser et où il faut tenter de réfléchir à des solutions viables et non simplement utopiques. Ton « hop là » est d’un mépris et tes arguments d’autorité. La vérité, crois moi, je ne pense pas que ce soit toi qui la détienne et jamais elle ne passera le cadre des cercles gauchistes rêvant, sans faire aucun effort, d’un monde meilleur.

    Reste aussi qu’il faut le décrire ce « monde meilleur », en définir les contours et en développer les sources. Ca sera plus facile de discuter ensuite et alors un débat sera peut être possible. Si le débat, le vrai (pas les AG homogènes dont le résultat est connu d’avance) est accepté, bien sûr; ce qui me semble bien rarement vrai.

  • Louise Michel

    Ca c’est bien vrai. Nous, a gauche; on voudrait que tous les jeunes soient au chomage apres la fin de leurs etudes.

  • Mathieu Albouy

    Je vois que il y a eu une mauvaise interprétation de mes propos à la tribune. Je n’ai jamais défendu la « professionnalisation des universités », terme qui sous-entend la privatisation de ces dernières au détriment de la formation et de la recherche, ce que la Cé ne souhaite pas.

    J’ai défendu les dispositifs « d’insertion professionnelle » de la LRU, donc ceux permettant de répondre au fort chômage des jeunes ( bureau d’insertion professionnelle, réseau d’anciens…).

    effectivement cela n’a pas plu à certains qui ne semblent pas considérer que l’on fait des études pour trouver un emploi à la sortie.

  • Louis

    « avec des dégradation des bancs qui sont classés monuments historiques »
    Lol

    « Le vote s’est fait sur un texte issu des étudiants de SUD Paris VIII… »
    Je crois pouvoir dire sans trop me tromper qu’il y a eu deux propositions d’appel. Mais je n’étais pas à l’intérieur, donc à vérifier.

    « Donc aujourd’hui on ne peut pas demander aux universités de s’élever au rang de Sciences Po si on renonce à ouvrir le mode de financement des universités. »
    En fait, non. Ta démonstration n’en est pas une : tu expliques d’abord qu’on ne peut pas s’attaquer à la LRU parce qu’à Sciences Po ça fait longtemps qu’on connaît, alors que c’est justement ce qui permet de donner une légitimité pour parler de ses effets négatifs (si si, il y en a même à Sciences Po) ; puis tu expliques que Sciences Po est une université « d’excellence » parce qu’elle a des capitaux privés (le lien reste d’ailleurs à démontrer) donc c’est le seul modèle à suivre. Alors que d’autres modèles existent. Attends, ouvre grand les yeux, un contre-modèle je t’en sors un tout beau tout chaud : l’investissement de l’Etat dans les universités. Hop là.

    « Comment est-ce qu’on peut traiter de bourgeois des boursiers ? Voilà ; c’est proprement scandaleux parce que ça blesse des gens, ça blesse des gens qui ne sont pas de milieux favorisés, qui ont travaillé pour pouvoir arriver à Sciences Po. Alors je ne crois pas que ce soient des étudiants qui savaient qu’à Sciences Po on a élargi les voies de financement. Ils ne peuvent pas faire le lien. »
    Derrière le misérabilisme qui va bien sur les pauvres boursiers blessés dans leur fort intérieur, tu es juste en train de noyer le poisson de la sociologie des étudiants de Sciences Po qui reste en grand décalage avec la société française.

    « Richard Descoings, il est actuellement responsable de la direction de la réforme des lycées. Aucun rapport avec la LRU. »
    Non, non, aucun : http://www.lesechos.fr/info/france/

  • anarcho-basiloïde

    « Maxence a suivi les evenements du fond de l’amphi »
    ah bon? pourtant à 18h il était dehors à regarder les crs se déplacer devant le 27…